Daniel Cohn-Bendit, homme politique franco-allemand s'insurge contre l'irréalisme des politiques migratoires menées, jusqu'à présent, par la France et l'Union européenne (UE). L'ancien euro-député a une position nuancée et pragmatique sur la question. Il plaide pour une politique commune« d'immigration positive ». Pour cette problématique cruciale pour la communauté européenne, Daniel Cohn-Bendit refuse l'emballement et la surenchère, accusant Gérard Collomb, ministre français de l'Intérieur, de reprendre le discours de l'extrême-droite lorsqu'il parle de « submersion ». L'euro-député nous précise néanmoins que l'actuel gouvernement a régularisé plus de demandeurs d'asile que les précédents. L'écologiste, qui a soutenu Emmanuel Macron dès le premier tour de la présidentielle, résume bien la politique migratoire du gouvernement : « Ce n'est ni blanc, ni noir, c'est plutôt un mélange que nous ne comprenons pas toujours ». En revanche, concernant l'Aquarius, navire de migrants refusé par l'Italie, l'euro-député est catégorique, la France aurait dû accueillir le bateau à l'instar de l'Espagne. Favorable à l'ouverture de centres d'accueil pour migrants en Europe, il n'est pas contre l'idée de voir ces « hotspots » s'implanter dans le Maghreb, à condition que le délai de traitement des demandes soit rapide. Européen convaincu, Daniel Cohn-Bendit a conscience de la montée des populismes en Europe, mais reste néanmoins confiant quant à l'avenir de l'Union européenne. Pour lui, c'est une crise comme d'autres avant elles, qui ont en partie rythmé la construction européenne ces soixante dernières années. Entretien à lire dans L'Observateur du Maroc et d'Afrique en kiosques dans tout le Maroc jusqu'au 12 juillet 2018