Le secrétaire américain au trésor, Henry Paulson a dévoilé lundi un projet de réformes financières qui vise à renforcer les attributions de la Banque centrale, la Federal Reserve (FED). H. Paulson a indiqué que le système financier américain, mis au point au lendemain de la crise de 1929, était devenu obsolète car il "n'a pas été construit pour faire face au système financier moderne avec la diversité de ses acteurs, son innovation, ses instruments financiers complexes et son intégration mondiale". Le plan propose notamment de réduire le nombre des organismes qui interviennent dans la réglementation des affaires financières et dont les compétences s'entrecroisent, d'accorder à la FED davantage de pouvoir pour protéger la stabilité du système financier, de créer une agence de surveillance des prêts immobiliers et la fusion de Securities and Exchange Commission (SEC), autorité de régulation des marchés financiers américains, avec la Commodity Futures Trading Commission, autorité de régulation des marchés des matières premières. Notant qu'un système financier fort était bon non seulement pour Wall Street mais aussi pour les travailleurs américains, H. Paulson a reconnu que le plus grand nombre des changements proposés ne vont pas avoir lieu avant un long débat au Congrès, ce qui rend peu probable l'adoption de cette refonte sous l'administration actuelle. "Notre priorité première est de sortir des turbulences sur les marchés et de la crise immobilière'', a affirmé le secrétaire au trésor dont les propositions étaient très attendues ce lundi sur les marchés boursiers mondiaux. H. Paulson a par ailleurs tenu à rassurer les institutions financières qui craignaient l'accroissement du poids de la réglementation, en affirmant que ce n'est pas la législation actuelle qui est à l'origine de la crise des "subprimes'' (prêts à taux variables) et de la crise de liquidités et de confiance à Wall Street. "Il n'est ni juste ni correct d'accuser notre structure de réglementation pour les turbulences actuelles sur les marchés'', a-t-il dit.