La banque centrale américaine (Fed) a annoncé dimanche 16 mars une série de nouvelles mesures dans une tentative d'alléger la crise de crédit qui menace de précipiter l'économie américaine dans la récession. La Fed a ainsi décidé de baisser d'un quart de point son taux d'intérêt primaire - le taux de ses prêts aux grandes institutions financières - le ramenant de 3,50% à 3,25%. La Fed a aussi créé, pour une période d'au moins six mois qui pourra être prolongée, une nouvelle facilité de crédit pour aider les grandes banques à garantir leurs emprunts. Selon un communiqué de la Fed, la nouvelle ligne de crédit sera disponible pour les grandes banques dès lundi 17 mars. Ces mesures sont destinées à consolider les marchés financiers et promouvoir le bon fonctionnement du système financier, qui est essentiel à la promotion de la croissance économique, a précisé la Fed. Les marchés financiers ont été fragilisés par la crise du crédit et l'assèchement des liquidités qui a résulté de l'effondrement des crédits immobiliers à risque dit subprimes. La Fed a par ailleurs approuvé l'annonce du rachat de la banque d'affaires Bear Sterans, menacée de faillite, par JP Morgan et s'est engagée ces jours derniers à injecter 400 milliards de dollars dans le système financier. Le rachat de Bear Sterans a été annoncé dimanche par JPMorgan qui a indiqué que les conseils d'administrations des deux entreprises ont approuvé la transaction, par échange d'actions, qui valorise chaque titre Bear Stearns à seulement deux dollars. Les analystes s'attendent en outre de voir la Fed décider, lors de sa réunion prévue mardi 18 mars, une nouvelle baisse de son principal taux directeur. Malgré ce contexte, le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, s'est voulu rassurant sur l'état de l'économie américaine, des marchés et des grandes institutions financières de Wall Street. Dans des déclarations dimanche à des chaînes de télévision, il a assuré que le gouvernement est prêt à faire ce qu'il faudra pour maintenir la stabilité du système financier. Bien qu'une majorité des économistes pensent, selon un sondage de Wall Street Journal, que les Etats-Unis sont entrés en récession, Paulson a écarté cette idée se disant convaincu que l'économie va continuer à croître.