Les travailleuses et travailleurs syndiqués, et ils sont de moins en moins nombreux à l'être, ont défilé hier à l'occasion de la fête du travail. Aucun des syndicats les plus représentatifs (l'Union marocaine du travail – UMT), la Confédération démocratique du travail – CDT, l'Union générale des travailleurs du Maroc – UGTM) et l'Union nationale du travail au Maroc – UNTM) n'a pu apporter un quelconque renouveau ni dans le discours syndical, ni dans celui politique, syndicalisme et politique étant encore mêlés dans le pays. La principale position relevée ici et là qui ressort des déclarations des différents «zaïms» syndicaux: le rejet des propositions du gouvernement de hausser les salaires des fonctionnaires (ils forment l'essentiel des syndiqués) de 300 DH sur trois ans. Cette mesure concerne uniquement les échelles de 6 à 9 ainsi que les échelons 1 à 5 de l'échelle 10. Il a été décidé également l'augmentation des allocations familiales dans le secteur public et privé, à raison de 100 DH pour chaque enfant (6 enfants). Le gouvernement chercherait-il à booster les natalités au Maroc? Ces mesures peuvent calmer, momentanément, une petite minorité de travailleurs, mais les vraies solutions pour les problèmes posés dans le pays concernant la fonction publique et le secteur privé sont ailleurs. Ces solutions doivent être la base du contrat social qui a fait l'objet d'une grande rencontre initiée par la CGEM le 26 avril à Casablanca, avec la participation des principales centrales syndicales. Ce contrat doit être le socle du nouveau modèle de développement marocain qui reste à inventer.