De nouveaux incidents ont eu lieu mercredi à Buenos Aires, provoqués par deux camps de manifestants antagoniques, l'un exprimant son soutien aux agriculteurs en grève et l'autre appuyant la politique fiscale du gouvernement face à ce que l'exécutif appelle le lock-out patronal. Les premiers incidents ont été enregistrés mardi lors d'un "cacerolazo" (bruit de casseroles) en appui aux gauchos et chacareros, les agriculteurs et éleveurs qui protestent depuis deux semaines contre les nouvelles "rétentions" ou taxes sur l'exportation des produits agricoles. La dénommée "grève de la campagne", marquée par des dizaines de "piquetes", des barrages dressés par les agriculteurs sur plusieurs routes nationales, a un fort impact en ville où les gens commencent à noter l'absence des produits agricoles et des sous-produits. La grève affecte également le secteur des transports des marchandises périssables, à cause des "piquetes", qui empêchent le transit des véhicules chargés des fruits, des légumes, du lait frais et des viandes, ou de la farine et des légumineuses. C'est une "folie" de continuer à "verser des milliers de litres de lait" et à gâcher de grandes quantités de légumes, a déclaré mercredi le ministre de l'intérieur, Florencio Randazzo, à une chaîne de télévision locale, en défendant la "décision politique" du gouvernement d'appliquer des "rétentions fluctuantes" sur les exportations des produits agricoles et de l'élevage. Entre-temps, les agriculteurs campent sur leur position et le gouvernement réaffirme sa politique de faire fluctuer le taux des taxes prélevées sur les exportations, en fonction de la variation des cours sur le marché international des commodities