A l'occasion du 42e anniversaire de la Marche verte le Roi Mohammed VI vient d'adresser un discours à la Nation. Cette commémoration, comme l'a rappelé le Souverain, intervient à quelques semaines, de la célébration du soixantième anniversaire du discours de feu Mohammed V à M'hamid El-Ghizlane. Avec la Marche verte, cet événement constitue, a affirmé le Roi Mohammed VI, un moment fondateur qui « symbolise le pacte indéfectible d'unité nationale, scellé entre le Trône et le Peuple, pacte dont la clé de voûte est le Sahara marocain ». « Le discours historique de M'hamid El-Ghizlane, poursuit le Souverain, est lourd de sens, en ce qu'il marque une étape saillante dans le processus de parachèvement de l'intégrité territoriale de notre pays, et qu'il souligne une seule vérité que nul ne peut contester : la Marocanité du Sahara et l'attachement du peuple marocain à sa terre ». Le Roi Mohammed VI s'est arrêté sur ces moments historiques pour rafraîchir la mémoire de ceux qui les auraient oubliés : « Dès que le Maroc a eu son indépendance, bien avant que la question du Sahara ne soit consignée aux Nations Unies en 1963, alors qu'aucune revendication ne portait sur la libération du Sahara, à l'exception des demandes légitimes formulées alors par le Maroc, mieux encore, bien avant que l'Algérie ne devienne indépendante, antérieurement à tous ces faits, s'adressant aux chioukhs et aux représentants des tribus sahraouies venus lui faire allégeance -la Beia-, Notre Grand-Père avait souligné les droits historiques et légitimes du Maroc sur son Sahara ». Le Souverain a en outre rappelé cette déclaration de son grand-père Mohammed V : « Nous proclamons solennellement que nous poursuivrons notre action pour le retour de notre Sahara, dans le cadre du respect de nos droits historiques et conformément à la volonté de ses habitants... ». Et Le Roi Mohammed VI de poursuivre : « Replacée dans le contexte de l'époque, cette déclaration est sans ambiguïté, et nul ne peut remettre en cause son bien-fondé. Plus qu'un engagement, elle est l'expression d'une alliance pérenne entre le Trône et le Peuple. En outre, cette proclamation atteste la permanence de la Marocanité du Sahara, et ce, bien avant la mise en scène artificielle d'un conflit indûment suscité autour de cette vérité historique. Aussi, le Sahara restera marocain jusqu'à la fin des temps, et les sacrifices qu'il sera nécessaire de consentir pour qu'il en soit toujours ainsi importent peu ». Après le rappel de ces faits historiques, le Souverain réitéré sa détermination à marcher sur les traces de son grand-père et de son père. « Nous avons à cœur, maintenant que la terre est libérée, d'œuvrer, avec le même sens de l'engagement, pour assurer à la population de ces provinces les conditions d'une vie digne et pour favoriser son développement. Nous sommes aussi déterminé à libérer nos fils retenus dans les camps et à arrimer ces zones à la Mère-Patrie, de manière pleine et entière ». Par ailleurs, le Roi Mohammed VI a souligné que le Maroc maintient l'engagement qu'il a fait d'adhérer à la dynamique actuelle voulue par le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres et à coopérer avec son Envoyé Personnel. « Il en sera ainsi tant que seront respectés les principes et les fondamentaux de la position marocaine », a insisté le Souverain, en rappelant quelques-uns de ces principes : – Premièrement : aucun règlement de l'affaire du Sahara n'est possible en dehors de la souveraineté pleine et entière du Maroc sur son Sahara, et en dehors de l'Initiative d'autonomie, dont la communauté internationale a reconnu le sérieux et la crédibilité. – Deuxièmement : les expériences passées devraient permettre de méditer sur une évidence: le problème n'est pas tant de trouver une solution à cette affaire, mais plutôt d'arriver à définir le processus à suivre pour y parvenir ; Il appartient, donc, aux parties à l'origine de ce conflit monté de toutes pièces, d'assumer pleinement leur responsabilité dans la recherche d'un règlement définitif ; – Troisièmement : le plein respect des principes et fondamentaux retenus par le Conseil de Sécurité pour le traitement de ce conflit régional artificiel; l'organe onusien étant, de fait, la seule instance internationale chargée de superviser le processus de règlement ; et – Quatrièmement : le refus catégorique de tout dépassement, de toute tentative de porter atteinte aux droits légitimes du Maroc et à ses intérêts supérieurs, de toute proposition obsolète visant à écarter le plan de règlement des paramètres référentiels retenus, de l'insertion abusive d'autres sujets, lesquels sont traités par des institutions compétentes. Le Roi Mohammed VI a également insisté sur le travail à effectuer en interne. « Je l'ai plusieurs fois souligné, nous n'allons pas rester les bras croisés à attendre que soit trouvée la solution souhaitée. Nous poursuivrons plutôt l'action engagée pour stimuler le développement de nos provinces du Sud et assurer à leur population les conditions d'une vie libre et digne », a-t-il affirmé. Sur cette base, le Souverain a annoncé la poursuite de la réalisation du modèle de développement propre à ces provinces, en parallèle avec la mise en œuvre de la régionalisation avancée, ce qui devrait permettre aux habitants de la région d'assurer la gestion démocratique de leurs affaires et de contribuer au développement de leur région. « Les projets que Nous avons lancés et ceux que nous allons mettre en chantier, vont permettre au Sahara marocain de se positionner comme un pôle économique intégré. Appelé à servir de trait d'union entre le Maroc et sa profondeur africaine, il s'affirmera comme une plaque-tournante pour les relations entre les pays de la région », a expliqué le Roi Mohammed VI en insistant de ne pas limiter ce processus au volet économique, mais d'en faire un projet de société cohérent « qui a pour ambition de favoriser l'épanouissement de l'individu marocain, de préserver sa dignité et de le placer au cœur du processus de développement ». Le tout avec la préservation du patrimoine culturel et civilisationnel sahraoui. Le Roi Mohammed VI a insisté aussi sur la nécessité de véhiculer les valeurs patriotiques à l'école, au sein de la famille, dans tous les secteurs de la vie sociale. Et de conclure que ces valeurs « constituent un préalable pour qu'ensemble, nous soyons en mesure de relever les défis internes et externes qui se posent à notre pays ».