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Marocaines aux os fragiles
Publié dans L'observateur du Maroc le 11 - 06 - 2010

fractures Un nom étranger pour nombre d'entre nous. Pourtant, cette affection squelettique générale touche 35 % des Marocaines de plus de 50 ans, 60 % des femmes de plus 60 ans, et survient 10 ans trop tôt par rapport à la moyenne mondiale.
 
Actuellement, la prévalence des fractures vertébrales est de 46% chez les Marocaines de plus de 50 ans atteintes d'ostéoporose, tandis que les fractures du col fémoral font 80 victimes pour 100.000 habitants tous les ans. Dans deux décennies, en 2030, lorsque 30% de la population du pays seront âgés de plus de 65ans (contre 5% en 2004), il faudra logiquement s'attendre à une implosion des fractures ostéoporotiques. A l'instar des Etats-Unis, où on s'attend à un triplement du nombre de fractures de hanche d'ici à 2040.  
Des statistiques (Al Maghraoui 2005 et Allali 2007) qui «glacent les os», et poussent la Société marocaine de rhumatologie à poursuivre de plus belle son travail de sensibilisation autour de cette maladie, réel problème de santé publique.
Un fléau silencieux
Caractérisée notamment par une diminution de la masse osseuse, cette pathologie conduit à une fragilité osseuse accrue et partant, à une augmentation sensible du risque de fracture sur la vertèbre, le poignet et le col fémoral. L'ostéoporose touche essentiellement les femmes, les hommes étant deux à trois fois moins atteints. Elle survient le plus souvent après la ménopause. On estime ainsi que la moitié de la perte osseuse chez les femmes est due à l'arrêt de la fonction ovarienne, et l'autre moitié au vieillissement. Aujourd'hui, si les causes de cette pathologie et ses facteurs de risque sont connus de la communauté scientifique mondiale (voir encadré), l'un des freins principaux dans la lutte contre ce fléau est que celui-ci demeure longtemps asymptomatique, conduisant le plus souvent à un diagnostic tardif. Généralement lors d'une fracture, témoin d'une sérieuse fragilité osseuse, et donc d'un stade avancé de la maladie. Pourtant, grâce à la mesure de la densité minérale osseuse (DMO), il est, depuis quelques années, possible de diagnostiquer l'ostéoporose de façon précoce. D'autres signes avant-coureurs doivent amener les femmes à consulter, comme le fait de se voûter et de voir sa taille diminuer de quelques centimètres.
La facture de la fracture
Autant de signes à surveiller avant la survenue de la fracture du col fémoral, la complication la plus redoutable de l'ostéoporose : «Dans la majorité des cas, la patiente n'a fait qu'une simple chute de sa hauteur. Dans la plupart des cas, une intervention chirurgicale est nécessaire. S'agissant des personnes âgées, les complications sont fréquentes. La mortalité peut atteindre 20% dans les mois qui suivent la fracture, et la rééducation ne parvient pas à éviter une perte d'autonomie fonctionnelle dans près de la moitié des cas», déplore la Société marocaine de rhumatologie. Surmortalité, perte partielle ou totale de l'autonomie, altération de la qualité de vie, anxiété, dépression... les complications de l'ostéoporose sont graves et multiples. Sans parler du coût de cette pathologie pour les patientes, leurs familles et les finances publiques. L'exemple des pays occidentaux (à défaut de statistiques marocaines à ce sujet) est édifiant. Ainsi, aux Etats Unis, où plus d'une femme blanche ménopausée sur trois est ostéoporotique,  le coût annuel de la fracture du col fémoral est de 20 milliards de dollars. Et de 800 millions d'euros en France pour la seule année 2009. Une facture à laquelle il faut ajouter les frais indirects liés à réduction de l'activité et à la perte de revenus.  
Prévention : des gestes simples pour des os plus solides
D'où la nécessité d'une prévention, d'abord par des mesures hygiéno-diététiques élémentaires, valables quels que soient la forme et le stade évolutif de l'ostéoporose. En effet, une activité physique régulière mais modérée (30 à 60 minutes de marche quotidienne, programmes rééducatifs pour le renforcement des muscles proches des os sujets aux fractures) aide à améliorer la résistance de l'os. La prévention repose aussi sur un apport suffisant en calcium, à raison de 1 à 1.5 g de calcium par jour, et en vitamine D. Le calcium, qui  participe à la construction et au maintien de la masse osseuse, est suffisamment apporté par l'alimentation, à hauteur de trois rations minimum de produits laitiers par jour. La vitamine D, elle, qui favorise l'assimilation et la fixation du calcium sur l'os, est synthétisée essentiellement par la peau sous l'action du soleil. Ce qui explique la nécessité parfois d'une supplémentation quotidienne modérée en cette vitamine (400 à 800 UI) en cas d'insuffisance d'exposition solaire :
«La carence en vitamine D (présente dans les poissons gras, le saumon, la sardine, le foie, les œufs et les laitages) est fréquente dans la population marocaine. Elle concerne 95% des femmes, du fait la tendance à se protéger du soleil et des coutumes vestimentaires», estime-t-on au sein de la Société marocaine de rhumatologie. Parallèlement, les médecins recommandent fortement l'arrêt de l'alcool et du tabac, à cause de leurs effets délétères avérés sur l'os. Enfin, pour ce qui est des traitements médicamenteux, de nombreuses études ont démontré l'efficacité du traitement hormonal substitutif (THS) à la ménopause dans la réduction de l'incidence des fractures ostéoporotiques. Néanmoins, ce traitement ne peut être prescrit qu'après un bilan pré-thérapeutique soigneux, et, durant toute sa durée, les patientes le prenant doivent se soumettre à un contrôle gynécologique et mammaire annuel.
Traitement : des progrès tangibles
Mise à part l'hygiène de vie citée plus haut,  il existe aujourd'hui contre la ménopause des traitements curatifs, basés sur la freination de la perte osseuse et/ou sur la stimulation de la formation des os. Parmi lesquels les bisphosphonates, qui, en passant d'un comprimé par jour en 1994, à un par mois en 2007, ont permis d'améliorer «l'assiduité» des patientes, une femme sur deux arrêtant son traitement au cours de la première année. Une observance qui devrait s'accroître avec l'arrivée d'un traitement injectable, à raison d'une perfusion par an, pouvant se faire à domicile. Une étude menée sur trois ans auprès de 8000 femmes a de la sorte démontré qu'après trois injections reçues chacune à un an d'intervalle, les patientes traitées ont vu leur risque de fractures vertébrales diminuer de 70%, et celui des autres fractures (hanche, poignets, côtes), de 25%. Une heureuse nouvelle qui montre aux milliers de Marocaines sujettes à l'ostéoporose que cette maladie, traitée à temps, n'est pas une fatalité.


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