Dédié à l'art pictural au Maroc, le Musée d'Art et de Culture de Marrakech (MACMA), a ouvert ses portes, vendredi 26 février, dans le quartier de Guéliz de la ville ocre. Construit sur une superficie de 400 m2 sur un seul niveau et réalisé par l'architecte Amine Tounsi, ce nouvel espace épuré se veut « l'une des plus belles galeries d'art au Maroc, et la première de son genre dédiée aux arts plastiques au niveau national », selon Nabil El Mellouki, galeriste et fondateur du musée. Organisée en collaboration avec la 6e édition de la Biennale de Marrakech, l'exposition inaugurale « Face à l'histoire », commissariée par Pascal Amel, durera 2 mois et demi et réunit les œuvres récentes des peintres Mahi Binebine et Najia Mehadji, sous la thématique des tragédies de l'histoire. Quelles armes symboliques nous lèguent les artistes pour combattre l'injustice ? les œuvres d'art sont-elles efficaces pour dénoncer la guerre et de la violence ? s'interroge N. El Mellouki. Les travaux des deux artistes choisis répondent justement à cette double exigence. Les sculptures et les reliefs tridimensionnels de Mahi Binebine se réfèrent à sa biographie, l'un de ses frères aînés a purgé une très longue peine dans l'un des bagnes des années de plomb, toute la production de l'artiste, depuis 2 décennies, répond à l'impératif de donner vie à ce qui a été dénié. « J'ai montré l'enfermement, les années de plomb, mais avec des couleurs gaies, parce que le pays change dans le bon sens et on a envie que ça continue. Le thème de l'enfermement est assez récurrent chez moi, parce que j'ai grandi avec mon frère à Tazmamart, avec cette idée d'avoir un proche enfermé, mais avec l'âge, on devient plus sage, c'est pour cela que j'ai laissé pousser ma barbe »n nous a confié Mahi Binebine. Pour ce qui est des toiles et peintures numériques de Najia Mahadji, elles entrent en résonnance avec les tragédies qui ont décimé « ou déciment encore » le monde musulman (Andalouise, Bosnie, Palestine, Proche-Orient...).