Quest-il arrivé à Hollywood ? Le monstre de lindustrie cinématographique sest-il laissé entraîner par un vent de féminisme inhabituel ? Balancer sur le joli visage dune talentueuse réalisatrice six Oscars en une même soirée est une pure et infâme insulte à la gent masculine ! Dautant plus que lheureuse et multiple oscarisée avait comme concurrent son ex. James Cameron, époux de Kathryn Bigelow pendant trois ans (1989-1991), battu six Oscars à trois, a quand même poussé des «Yes, yes !» passablement sonores aux multiples appels de Bigelow sur scène. Et la réalisatrice aura coiffé son rival sur plusieurs registres. Dabord, le budget : ses petits onze millions de dollars étaient loin, très loin des 300 qua dû coûter le bulldozer «Avatar». Il y a ensuite le casting. Bigelow a loué les services de quelques inconnus pour les premiers rôles, Cameron a fait linverse. Trois : «Démineurs» choisit lapproche film documentaire, Cameron déferle avec des effets spéciaux inédits et spectaculaires. Lex bat au box office son propre record («Titanic») et son ex ne lui cède, lors de cette historique soirée, que des prix techniques. Pourtant, à comparer les deux parcours, Kathryn Bigelow na connu que des échecs commerciaux, James Cameron a été très tôt reconnu et largement récompensé-onze Oscars en 1998 pour «Titanic». Cette 82e édition est définitivement une première. La célébration dune femme, des gifles à des candidats-monuments dHollywood (Woody Allen, Martin Scorsese, Quentin Tarantino, ) et six prix sur les neuf auxquels elle concourait. Kathryn Bigelow est historiquement la première reine du cinéma mondial. «Il ny a pas dautre moyen de le décrire, cest lapogée dune vie», a-t-elle modestement déclaré à lissu de cette grand-messe. Bigleux les hommes après ce verdict sans appel ? Un cadeau à la veille du 8-Mars.