Au cœur du salon technologique le plus important du continent, les startups marocaines ont brillé par leur audace, leur créativité et surtout leur capacité à répondre à des problématiques locales par des solutions innovantes. Et pour plusieurs d'entre elles, l'Afrique est le prochain terrain de jeu. C'est le cas de Juridia, première intelligence artificielle juridique 100 % marocaine. Fondée et dirigée par Omar El Adlouni, la startup s'appuie sur un corpus de plus de 16 000 textes réglementaires et 35 000 décisions de jurisprudence pour offrir un accès fluide et multilingue au droit marocain. « Juridia permet aux utilisateurs de poser des questions en langage naturel dans plus de 15 langues et d'obtenir des réponses précises, sourcées et fiables », explique son fondateur. Mais l'ambition ne s'arrête pas là : la plateforme permet aussi de générer et d'analyser des contrats, de vérifier leur conformité, ou encore de les signer électroniquement. « C'est une solution globale qui vise à démocratiser l'accès au droit tout en garantissant une navigation sécurisée dans l'univers juridique marocain.» Cette participation au GITEX a d'ailleurs été fructueuse : « Nous avons signé un partenariat stratégique avec une grande banque marocaine. Ce type d'événement est une véritable rampe de lancement pour nous », se réjouit EL Adlouni. Répondre aux défis de l'eau Sur le front environnemental, le fondateur de la startup ADEP Group, propose une solution aussi innovante que nécessaire : des micro-stations d'épuration adaptées aux réalités marocaines.« Nos installations permettent de traiter les eaux usées jusqu'à leur réutilisation pour l'irrigation ou l'arrosage des espaces verts », explique-t-il. Une technologie pensée pour les collectivités et les zones rurales, avec une ambition claire : s'étendre à l'ensemble du continent africain. « Le GITEX nous a permis de rencontrer des partenaires potentiels pour lancer notre expansion africaine. » Révolutionner la mobilité urbaine De son côté, Seiki s'attaque à un autre défi d'envergure : la mobilité et l'intelligence urbaine. Son fondateur, Jaafar Elalamy, un entrepreneur franco-marocain né à Marrakech, revendique une vision audacieuse. « Seiki permet d'identifier les déplacements des populations dans le temps et l'espace, pour aider les marques à mieux cibler leur communication, et les territoires à repenser la ville de demain », explique-t-il. La startup, déjà active aux côtés d'Orange dans plusieurs pays africains, ambitionne de faire du Maroc une vitrine des infrastructures africaines à l'horizon 2030. « Le GITEX, c'est la preuve que l'innovation marocaine peut rayonner bien au-delà de nos frontières. Nous sommes fiers d'y représenter un savoir-faire né ici, mais conçu pour l'Afrique et le monde. », note –t-il ajoutant que « Le Maroc a tout pour devenir une plateforme technologique régionale: un écosystème dynamique, des incubateurs performants, des initiatives publiques fortes et une jeunesse talentueuse. Nous voulons contribuer à cette dynamique et placer le pays à l'avant-garde de l'intelligence urbaine et de la mesure d'audience », souligne-t-il. Un écosystème qui prend forme La diversité des projets présentés, leur ancrage dans les réalités locales et leur potentiel d'exportation soulignent une tendance de fond : les startups marocaines ne se contentent plus d'innover, elles veulent impacter. Le soutien de structures comme l'ADD combiné à des financements ciblés, donne aux porteurs de projets les moyens d'avancer. Le GITEX Africa, devenu un rendez-vous incontournable de la tech continentale, joue désormais un rôle stratégique dans l'accélération des jeunes entreprises marocaines. Une chose est sûre : l'Afrique de demain s'écrira aussi depuis Marrakech.