Selon la dernière note de conjoncture économique de Madagascar publiée par la Banque mondiale, la croissance économique s'est maintenue à 4,2 % en 2024 et devrait progressivement s'accélérer à 4,7 % en moyenne sur la période 2025-2027. Cette dynamique sera portée par les secteurs du textile, des mines et des services, à condition que les réformes structurelles récemment engagées soient poursuivies. Ces réformes visent notamment à renforcer la concurrence sur le marché dans des secteurs clés et à améliorer le climat d'investissement. Cette édition de la Note de conjoncture économique de Madagascar « Combler le gap de productivité », met en lumière l'urgence d'accroître la productivité pour garantir une croissance durable et inclusive, ainsi que la création d'emplois. Elle analyse les défis de productivité au niveau des entreprises sur la base des résultats d'enquêtes récentes et propose des pistes pour améliorer leur compétitivité et leur performance. «L'augmentation de la productivité est un moteur essentiel de la croissance économique. Elle permet de créer des emplois mieux rémunérés et de réduire la pauvreté. Pourtant, Madagascar fait face depuis longtemps à une faible productivité, freinant ainsi son développement. Pour y remédier, il est indispensable de garantir une énergie fiable, des infrastructures efficaces et une meilleure connectivité. La Banque mondiale reste engagée aux côtés du gouvernement, du secteur privé et de la population malgache pour accompagner ces transformations», a déclaré Atou Seck, responsable des opérations de la Banque mondiale pour Madagascar. La productivité à Madagascar a diminué au cours des deux dernières décennies, plaçant le pays parmi les moins performants au monde dans ce domaine. Un travailleur malgache est aujourd'hui trois fois moins productif que la moyenne en Afrique subsaharienne, avec un PIB par travailleur en recul de 0,2 % par an. L'écart entre les entreprises est également frappant : les 25 % les plus productives sont capables de rémunérer leurs employés jusqu'à sept fois plus que celles figurant parmi les 25 % les moins productives. L'accès limité au financement, le manque de fiabilité des services publics, notamment l'électricité et l'eau, ainsi que les incertitudes politiques constituent, selon les récentes enquêtes auprès des entreprises, des obstacles importants à la productivité des entreprises. S'ajoutent à cela des infrastructures de transports insuffisantes et un capital humain encore trop limité, ralentissant la croissance économique. Pour stimuler la croissance, il est essentiel de renforcer la productivité des entreprises, d'optimiser l'allocation des ressources vers les entreprises productives et de soutenir l'émergence de nouvelles entreprises. Pour relever ces défis, il est important de faciliter l'accès au financement, d'encourager l'entrepreneuriat, d'améliorer les infrastructures, de renforcer les programmes de formation professionnelle et de simplifier les démarches administratives entre le gouvernement et les entreprises. Le rapport souligne l'importance de réformes stratégiques pour garantir une électricité fiable et abordable, accélérer la transition numérique pour stimuler la concurrence et favoriser l'inclusion, créer davantage d'opportunités économiques et améliorer l'accès aux services financiers, notamment pour les populations vulnérables et renforcer les finances publiques en augmentant la mobilisation des recettes fiscales et en optimisant les dépenses.