Organisée en coopération avec l'Union africaine, l'IGAD (Autorité intergouvernementale pour le développement) et l'Ethiopie, cette conférence humanitaire vise à mobiliser le soutien et les financements nécessaires pour mettre en place des actions concrètes. Dans cette optique, un responsable émirati a annoncé à l'agence Reuters que les Emirats arabes unis accorderont un financement de 200 millions de dollars pour répondre aux besoins humanitaires au Soudan. Les Emirats arabes unis ont également appelé à une « pause humanitaire » durant le Ramadan, dans un pays ravagé depuis avril 2023 par une guerre fratricide. Les affrontements entre les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), dirigés par Mohamed Hamdane Daglo, et l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane, deux anciens alliés devenus rivaux, ont causé des dizaines de milliers de morts et déplacé plus de 12 millions de personnes. La famine frappe déjà cinq régions soudanaises, dont trois dans le Darfour-Nord, et devrait s'étendre d'ici mai à cinq autres districts, selon un rapport récent du Système de classification de la sécurité alimentaire (IPC), relayé par des agences de l'ONU. Face à cette situation, l'Union africaine a qualifié la crise soudanaise de « pire crise humanitaire au monde ». Espoir d'une trêve humanitaire durant le Ramadan « Cette guerre dure depuis trop longtemps, a coûté trop de vies et provoqué d'immenses souffrances. Ce que les Emirats arabes unis cherchent à faire, aux côtés de leurs partenaires, c'est appeler à une pause humanitaire », a déclaré Reem al-Hashimy, ministre d'Etat chargée de la coopération internationale au ministère des Affaires étrangères des Emirats arabes unis. « Nous espérons qu'avec cette pause humanitaire, nous serons en mesure de fournir de l'aide sans entrave à ceux qui en ont le plus besoin, en particulier les femmes et les enfants, qui souffrent de manière sans précédent », a-t-elle poursuivi lors d'une conférence de presse à Addis-Abeba, en marge du sommet de l'Union africaine. En montrant l'exemple, les Emirats arabes unis espèrent impulser un soutien régional et international accru en faveur du peuple soudanais. Un engagement humanitaire continue Pour rappel, les Emirats arabes unis, en tant que l'un des principaux contributeurs à l'aide humanitaire pour le Soudan et l'Afrique, ont déjà alloué 70 % de leur engagement annoncé en avril dernier, soit 100 millions de dollars, aux agences des Nations unies et à ses organisations humanitaires et de secours afin de soutenir les efforts humanitaires au Soudan. Par ailleurs, les Emirats ont précédemment octroyé 8 millions de dollars à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), selon l'Agence de presse émiratie (WAM). L'année dernière, Reem bint Ibrahim Al Hashimy a rappelé que son pays avait mis en place, dès le début de la crise au Soudan, un pont aérien avec le Soudan et le Tchad voisin, afin de fournir toutes les formes de soutien et d'assistance au peuple soudanais et d'atténuer les conditions humanitaires difficiles dans ces pays. Depuis le début du conflit, les Emirats ont fourni 130 millions de dollars pour soutenir la réponse humanitaire, ainsi que 9 500 tonnes de vivres et de fournitures médicales, acheminées via 148 avions transportant des secours, en plus d'un navire chargé d'environ 1 000 tonnes d'équipements humanitaires d'urgence. En outre, les Emirats ont soutenu les camps de réfugiés soudanais à Abéché et dans plusieurs régions du Tchad. Une aide alimentaire de 100 tonnes a également été envoyée aux réfugiés soudanais au Soudan du Sud, via le Programme alimentaire mondial (PAM).