Le Conseil de la concurrence a levé le voile sur les performances et les pratiques des distributeurs de gasoil et d'essence au cours du troisième trimestre 2024. Entre hausse des volumes importés, marges en augmentation et ajustements des prix, les neuf principaux acteurs du marché continuent de jouer un rôle déterminant dans un secteur en constante évolution. Une hausse des volumes, mais des valeurs en baisse Malgré une baisse des valeurs économiques, les importations totales de gasoil et d'essence ont augmenté de 10,8 %, atteignant un volume global de 1,70 million de tonnes. En revanche, la valeur de ces importations a chuté de 9,75 %, s'établissant à 14,03 milliards de dirhams. Cette dynamique paradoxale s'explique par une tendance baissière des prix internationaux. Les neuf distributeurs majeurs ont réalisé à eux seuls 84 % de ces importations, confirmant leur domination sur le marché marocain. Des baisses inégales sur les prix Le rapport met l'accent sur un écart significatif entre les baisses des coûts d'achat et celles des prix de vente, notamment pour le gasoil. Alors que les coûts d'achat et les prix internationaux du gasoil ont diminué de manière similaire, les prix de vente n'ont baissé que de 27 centimes par litre. En revanche, pour l'essence, les distributeurs ont pleinement répercuté les diminutions des coûts sur les prix, malgré une baisse des cotations internationales plus importante (33 centimes par litre). Marges brutes, un effet de compensation Le troisième trimestre 2024 a vu les marges brutes des distributeurs grimper à 1,46 dirham par litre pour le gasoil et 2 dirhams pour l'essence. Ces chiffres marquent une hausse par rapport au trimestre précédent (1,21 dirham pour le gasoil et 1,79 dirham pour l'essence), tout en restant cohérents avec les moyennes du premier semestre (1,34 dirham pour le gasoil et 1,93 dirham pour l'essence). Cette progression traduit un effet de rattrapage, les opérateurs cherchant à stabiliser leurs performances économiques sur l'ensemble de l'année. Fiscalité, des recettes en hausse Les importations de gasoil et d'essence ont généré des recettes fiscales estimées à 7,21 milliards de dirhams sur cette période, contre 6,76 milliards un an plus tôt. Cette augmentation de 6,6 %, soit 454 millions de dirhams, résulte principalement de la hausse des volumes importés, impactant directement la taxe intérieure sur la consommation et la TVA appliquées à l'importation. Stockage et ventes, une progression notable La capacité de stockage a été évaluée à 1,56 million de tonnes fin septembre 2024, dont 88 % consacrés au gasoil. Ce chiffre montre une augmentation de 4,2 % par rapport à juin de la même année. Parallèlement, les ventes totales de gasoil et d'essence ont atteint 2,33 milliards de litres, enregistrant une hausse de 4,8 % en glissement annuel. Les neuf principaux distributeurs ont contribué à hauteur de 82 %, soit 1,9 milliard de litres, confirmant une fois de plus leur poids prépondérant sur le marché.