Selon le bilan encore provisoire de 2024 établi par l'Office des changes, le solde commercial du Maroc a affiché un déficit de 222,9 milliards de dirhams (MMDH) à fin septembre. Ce déficit a augmenté de 4% par rapport à la même période en 2023, où il était de 214,2 Mds DH. Les importations ont augmenté de 4,8% pour atteindre 554,4 MMDH, tandis que les exportations ont progressé de 5,3% pour atteindre 331,5 MMDH. Premier partenaire commercial du Royaume, l'Europe caracole en tête des régions partenaires du Royaume, avec un total d'exportations de 468,88 milliards de DH, et des importations se chiffrant à 556,17 milliards de DH, soit un déficit de 87,28 milliards de DH. Dans le détail, le top 5 des partenaires commerciaux européens du Royaume est constitué, dans l'ordre, de l'Espagne, la France, l'Allemagne, l'Italie, le Royaume Uni et la Turquie. La zone des deux Amériques est la seconde région partenaire commercial du Royaume. En 2024, le Maroc a eu le plus d'échanges avec les Etats-Unis, le Brésil, l'Argentine, le Mexique et le Canada. Cependant, les importations, ayant franchi le seuil des 100 milliards de DH constituent presque le double du volume des exportations, ce qui a engendré un déficit de 50 MMDH. L'Asie (région MENA incluse) est en troisième position, avec un volume d'échange global totalisant 240 MMDH. Ces échanges ont eu lieu principalement avec la Chine, l'Inde, les Emirats AU, l'Arabie Saoudite, le Japon, et Bangladesh, pays qui n'ont pas non plus fait de cadeau à la balance commerciale nationale. En quatrième et cinquième position, on retrouve respectivement l'Afrique et l'Océanie (Australie incluse). Le déficit commercial n'est jamais synonyme de vulnérabilité économique et commerciale. Les résultats d'un benchmark mené sur des économies très avancées et leaders de leurs continents/régions montrent que des pays comme les Etats-Unis, le Japon, le Royaume Uni et Israël accusent eux-aussi des déficits. La contextualisation est donc importante pour mieux appréhender les statistiques. Au Maroc, la carence dans la compétitivité des entreprises à l'export, le manque d'envergure de l'offre exportable, la faiblesse du pouvoir de négociation des transactions commerciales internationales sont autant de facteurs explicatifs des déficits enregistrés. Secteurs privés et pouvoirs publics mettent la main dans la main pour renverser la vapeur, mais la tâche s'avère ardue tant la compétition internationale est féroce, surtout avec les profonds changements géostratégiques en cours. La diversification des marchés, l'innovation et la montée en gamme des produits exportés sont des axes prioritaires pour renforcer la compétitivité du Maroc à l'échelle mondiale. S'y ajoutent la nomination d'un nouveau Secrétaire d'Etat en charge du commerce extérieur et l'élaboration d'une feuille de route pour essayer de remédier aux problèmes structurels du commerce extérieur marocain (2025-2026), en plus des mesures et initiatives annoncées en vue d'explorer des pistes inexploitées jusqu'à présent. LIRE AUSSI Yassine Laghzioui : « Le Maroc, futur hub régional d'innovation» L'Observateur du Maroc et d'Afrique : Au cours des quatre dernières années, UM6P Ventures a accompagné un grand nombre de startups issues de divers horizons. Quel bilan tirez-vous de cette expérience ?Yassine Laghzioui : Ces quatre années de travail...