Une première évaluation des résultats des accords de libre échange (ALE), conclus avec différents partenaires commerciaux, montre que ces accords ont stimulé les investissements directs étrangers (IDE) qui ont réalisé un saut qualitatif, a affirmé le ministre du Commerce extérieur, M. Abdellatif Maâzouz. Intervenant lors de la séance des questions orales, mardi à la Chambre des Conseillers, le ministre a expliqué que les ALE s'inscrivent dans le cadre de l'orientation économique choisie par le Royaume depuis le début de la décennie 80, et dans le cadre de la politique d'ouverture en matière de commerce extérieur en vue d'ouvrir de nouveaux marchés pour les exportations nationales et drainer des investissements étrangers. L'Union Européenne est le principal exportateur d'IDE vers le Maroc (80 pc des IDE entre 2000 et 2008), dont 63 pc viennent de France et d'Espagne, a-t-il ajouté, précisant que les investissements américains ont atteint 3,6 pc et ceux de provenance arabe restent modestes en dépit du fait que les Emirats arabes unis ont réalisé des investissements de l'ordre de 5 milliards dhs, soit la troisième position après la France et l'Espagne. Si les accords conclus avec l'UE, les pays arabes et la Turquie visent à actualiser le cadre juridique des échanges commerciaux consacrés au niveau de l'environnement régional du Maroc, a dit le ministre, l'ALE signé avec les Etats Unis ambitionne, quant à lui, de diversifier les marchés, de drainer les investissements et de réaliser un certain équilibre dans les relations commerciales du Maroc. Pour ce qui est des échanges commerciaux avec l'UE, le ministre a précisé que les exportations sont passées de 59,6 milliards dh en 2000 à 92,2 milliards dh en 2008, soit une hausse annuelle moyenne de 6 pc, alors que les importations ont augmenté de 72,4 milliards dh en 2000 à 168,8 milliards dh en 2008 (soit + 11 pc). Abordant les échanges avec la Turquie, M. Maâzouz a expliqué qu'elles sont passées de 1,1 milliard dh en 2006 à 2,3 milliards dh en 2008, soit une hausse annuelle moyenne de 48 pc, un taux qui dépasse celui des importations de 33 pc (5,5 milliards dh en 2006 contre 8,3 milliards dh en 2008). Dans le cadre de l'Accord d'Agadir, le volume des échanges a été de 2,5 milliards dh en 2008, soit une augmentation de 27 pc, avec des exportations estimées à 1,3 milliard dh en 2008, contre 0,8 milliard dh en 2004 (+ 15 pc), a fait savoir le ministre. Concernant les échanges avec les pays arabes, M. Maâzouz a rappelé que le Maroc a été parmi les premiers pays arabes à parapher la convention de gestion et de développement des échanges commerciaux interarabes, et son programme d'exécution, sur la base de laquelle a été créée la grande Zone arabe de libre échange, et ont été supprimées, à compter du 1er janvier 2005, toutes les taxes douanières sur les marchandises échangées entre pays arabes. Le Royaume est, en outre, lié par des accords bilatéraux de libre échange avec l'Egypte, la Jordanie et la Tunisie, entrés en vigueur en 1999, ainsi qu'avec l'Etat des Emirats Arabes Unis (EEAU), entré en vigueur en 2003, a-t-il précisé. D'autre part, a-t-il dit, le volume des échanges avec les Etats Unis a enregistré, au niveau des exportations une hausse de 24 pc (2,3 milliards dh en 2006 contre 6,1 milliards dh en 2008), et presque le même taux au niveau des importations passées de 9,5 milliards dh en 2006 à 16,4milliards dh en 2008. Le ministre a, dans ce cadre, indiqué que la réalisation d'un équilibre avec les partenaires commerciaux du Maroc est tributaire de la valorisation de ces accords, à travers la sensibilisation du secteur privé à la nécessité de respecter les normes de qualité des produits et services destinés à l'export. Par ailleurs, et dans le cadre de la promotion des exportations, en tant que maillon complémentaire des programmes sectoriels pour le décollage économique initiés par le gouvernement, et en vue de diversifier l'offre d'exportation du Maroc, une stratégie de développement et de promotion des exportations "Plan Maroc Export", a été mise en place dans l'objectif de consolider les acquis et de se positionner progressivement au niveau de nouveaux marchés, afin de doubler la valeur des exportations à l'horizon 2015 et de la tripler pour 2018. L'évaluation des ALE ne doit pas être opérée uniquement dans un cadre comptable, en ce sens que l'objectif est de drainer des investissements, de créer des emplois et d'améliorer la qualité et la compétitivité du produit national, a-t-il conclu.