Mario Draghi a déclaré que la BCE était prête à assouplir sa politique monétaire le mois prochain pour soutenir l'économie de la zone euro. Le principal taux directeur a été maintenu au plus bas pour le sixième mois. « Le conseil des gouverneurs de la BCE est à l'aise pour agir la prochaine fois », a-t-il déclaré sans équivoque lors de la conférence de presse Et d'ajouter qu'il y avait consensus au sein du conseil sur l'insatisfaction au sujet de la « trajectoire prévue de l'inflation ». La monnaie unique, qui s'était rapprochée du seuil symbolique de 1,40 dollar juste avant la conférence de presse du président de la BCE, évoluait autour de 1,3860 suite aux annonces de Mr. Draghi. De leur côté, les places européennes ont terminé en nette hausse. Les rendements à échéance de 10 ans pour les obligations italiennes et espagnoles ont chuté de plus de 5 points, au-dessous de 3%, pour atteindre leur plus bas dans l'ère de l'euro, alors que les rendements à 10 ans pour les obligations portugaises ont diminué de 4 points de base à 3,51%. L'indice FTSE Eurofirst 300 a clôturé en hausse de 1% à 1,358.91. La pression croissante exercée sur la BCE pour agir devant une inflation stagnante à 0.7% dans le bloc monétaire – moins de la moitié de l'objectif de près de 2% fixé par la banque centrale- devrait rester en dessous de la cible au moins jusqu'à la fin de 2016. La BCE avait annoncé, peu avant le maintien de ses taux d'intérêt, que le taux de refinancement resterait fixé à 0,25%. La BCE pourrait également devenir la première grande banque centrale à réduire le taux qu'elle verse sur les dépôts dans ses coffres en dessous de zéro, et imposer une taxe sur les prêteurs. Nick Matthews, économiste chez Nomura, a déclaré que : « M. Draghi a clairement soutenu que les décideurs politiques sont insatisfaits de la trajectoire prévue de l'inflation et ne se sont pas résignés à l'accepter ». La banque centrale a subi des pressions pour agir afin d'écarter la menace d'une faiblesse persistante de l'inflation. Ce qui risque de compromettre la reprise économique du bloc en alourdissant le fardeau de la dette sur les gouvernements et les ménages. En dépit de l'amélioration récente de certaines données, M. Draghi maintient les perspectives d'une croissance économique faible. Il a en outre jugé qu'un renchérissement de la monnaie unique dans un contexte de basse inflation était un « grave sujet de préoccupation » ❚