Les médecins du public n'en ont cure de la récente annonce de la Coordination des syndicats du secteur de la santé par rapport à une « une victoire partielle » concernant le changement des dispositions du projet de loi de Finances 2025. Une annonce qui a été faite suite à la proposition par les députés de la majorité d'amendements du PLF portant essentiellement sur le maintien de la centralité des salaires et du statut de fonctionnaires publics pour les professionnels de santé. Au-delà du PLF 2025 « Le projet de loi de finances 2025 n'a pas résolu la problématique de suppression des postes budgétaires centraux et du financement des salaires par les groupements sanitaires territoriaux. Il n'a fait que renvoyer ces questions à des textes réglementaires incertains et indéfinis. Nous réitérons notre demande de maintien des postes budgétaires centraux actuels et du financement des salaires par le budget général », réclame le Bureau national du Syndicat indépendant des médecins du secteur public. Ce dernier a tenu une réunion en urgence, dimanche dernier pour examiner « les développements inquiétants » de la situation des Médecins et des professionnels de santé du secteur public. Nullement convaincus par les amendements du PLF 2025, les médecins du public estiment que l'accord de juillet 2024, qu'ils ont déjà refusé de signer, « n'était qu'un pacte vide de sens, aggravant la situation dans le secteur de la santé en maintenant les sources de tension et en ciblant les droits et les acquis précédents des professionnels de la santé, en particulier les médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes », déplore le syndicat. Sous haute tension Ce dernier nomme le projet de statut modèle, « une proposition qui contient des dispositions problématiques touchant la pratique quotidienne dans les établissements de santé, portant atteinte à des droits fondamentaux garantis par le statut général de la fonction publique ». Les médecins déplorent une absence absolue de garanties et de mesures susceptibles de protéger leur statut de fonctionnaires à part entière, de préserver la centralité des salaires et des postes budgétaires qui doivent être financés par le budget général. En grogne, le syndicat dénonce l'exclusion des médecins des augmentations salariales accordées aux autres fonctionnaires et les revendications fondamentales déclinées par le gouvernement « notamment la création de deux grades supplémentaires au-delà de l'échelle actuelle, une demande en suspens depuis 2011 », ajoute le SIMSP. Trois semaines de mobilisation Appelant le gouvernement à tenir des réunions urgentes pour garantir le statut de fonctionnaire public aux médecins, avec les amendements nécessaires aux lois 08.22 et 09.22, le syndicat insiste sur la révision du projet de statut modèle et les décrets associés, en adoptant une approche participative. En attendant, les médecins du secteur public annonce un calendrier de mobilisation bien chargé avec une grève nationale de trois jours, déjà en cours et qui se poursuivra jusqu'au 21 novembre 2024, dans tous les établissements de santé, sauf les urgences et les soins intensifs. Au programme également une « Semaine de la colère », du 25 novembre au 1er décembre 2024 avec des sit-in régionaux et provinciaux, suspension des consultations médicales dans les centres de diagnostic du 25 au 29 novembre, une grève des cachets médicaux en parallèle avec des assemblées générales locales et régionales pour préparer le Conseil national. Pour conclure, une autre grève nationale est prévue les 4 et 5 décembre 2024 doublée du refus de délivrer des certificats médicaux non liés aux soins, le boycott des campagnes chirurgicales et médicales non conformes aux normes et la suspension des activités administratives non médicales (rapports, registres, statistiques, etc.).