La première journée des 2èmes Assises des Industries Culturelles et Créatives a réuni des acteurs clés et des professionnels du secteur dans le but d'explorer essentiellement les enjeux et perspectives des ICC au Maroc. La culture : élément essentiel de la stratégie de développement « Associer Industries, culture et création, c'est résumer l'ambition marocaine », a déclaré Mohammed Mehdi Bensaid le Ministre, lors de son allocution d'ouverture. Le Ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication a rappelé à cet effet la vision de SM le Roi Mohammed VI qui place la valorisation de la culture et du capital humain au cœur du développement durable. Pour le Ministre, les ICC constituent un levier essentiel pour répondre à plusieurs défis actuels notamment : les transitions technologiques, climatiques, énergétiques et sociales. Il a par la même occasion, insisté sur l'importance de « conjuguer préservation du patrimoine et promotion de la créativité », dans le but de renforcer le rayonnement culturel du Maroc, au niveau national et international. Neila Tazi a pour sa part évoqué l'aspect économique du secteur en avançant de chiffres clés. La Présidente de la Fédération des ICC a rappelé que le secteur des Industries Créatives et Culturelles a su rebondir, malgré les années difficiles liées au Covid-19. « Le nombre d'entreprises créées a augmenté de 33% entre 2019 et 2023 », a-t-elle affirmé. « Les ICC sont le 5ème secteur à la plus forte croissance mondiale », a-t-elle précisé, insistant sur le potentiel du secteur à créer des emplois, surtout pour les jeunes et les femmes qui représentent 50% des effectifs dans les ICC ». Neila Tazi a également salué les efforts de l'Union Européenne, qui a intégré les ICC dans ses accords de coopération avec le Royaume, et a appelé à un renforcement des partenariats public-privé dans le but de consolider et renforcer l'écosystème créatif. Les défis à relever Plusieurs défis restent néanmoins à relever, indiquent les intervenants. Mehdi Bensaid parle de la nécessité de faire face à la « fuite des imaginaires », rappelant que la créativité marocaine et africaine nourrit les industries culturelles du monde entier, sans que les producteurs locaux ne soient suffisamment représentés. Il a ainsi appelé à réinvestir dans la production culturelle nationale pour que le pays devienne un acteur majeur des ICC, au lieu de se contenter d'une « consommation passive ». Neila Tazi a insisté elle, sur la nécessité de développer des mécanismes de financement adaptés aux particularités des ICC, notamment à travers les lois sur le mécenat et la création d'un statut spécifiques pour les entreprises culturelles. Elle a aussi évoqué l'importance de saisir l'opportunité des grands événements à venir, comme la Coupe du Monde 2030, afin de renforcer la visibilité du Maroc et son attractivité culturelle. De son côté, Patricia Llombart Cussac, Ambassadrice de l'Union Européenne au Maroc, a souligné l'importance stratégique des ICC pour renforcer les liens humains, favoriser le respect et promouvoir la compréhension dans un contexte mondial difficile. Rappelant que l'UE soutient activement ce secteur sous la vision de SM Mohammed VI, en tant que vecteur de développement économique, essentiellement en matière d'emploi pour les femmes et les jeunes. Mme Cussac a rappelé la signature d'un programme de 10 millions d'euros en 2023, visant à accompagner le gouvernement, les secteurs public et privé, ainsi que les associations, avec pour objectif principal la création d'emplois.