Bien que cette tendance soit souvent associée à l'économie informelle, qui représente environ 30 % du PIB, le gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, estime que la situation est plus complexe. A. Jouahri a rejeté l'idée que l'augmentation du cash soit entièrement due à l'économie informelle, citant les exemples du Kenya et de l'Egypte, où la taille de l'économie informelle est similaire, mais où la circulation du cash est nettement plus faible. En Egypte, ce taux atteint 12 %, tandis qu'au Kenya, il chute à 2 %. Le gouverneur a noté que ces pays ont adopté des stratégies différentes pour limiter l'usage du cash : le Kenya a massivement numérisé ses transactions, tandis que l'Egypte a mis en place des mesures administratives strictes. Il a également suggéré que le Maroc pourrait suivre ces exemples, notamment en numérisant les aides de l'Etat, comme l'a fait l'Inde, pour réduire progressivement la dépendance au cash. Vers le dirham numérique Où en est le projet de dirham numérique ? Jouahri a précisé que le projet est en cours, soutenu par une feuille de route à long terme. Il a également indiqué que le pays collabore avec des institutions financières internationales pour faciliter cette transition. Toutefois, il a insisté sur l'importance cruciale de résoudre d'abord les problèmes liés à l'argent liquide, condition sine qua non pour réussir l'implémentation du dirham numérique. En parallèle, une commission spécialisée étudie activement ce dossier afin de garantir que le Maroc ne rate pas l'opportunité de la digitalisation financière. L'objectif est de préparer le pays à l'évolution rapide des technologies numériques dans le secteur monétaire.