À Villers-Cotterêts, le Maroc réaffirme son engagement pour une francophonie innovante et inclusive. Aziz Akhannouch, Chef du Gouvernement, a présenté les initiatives ambitieuses du Royaume pour l'employabilité des jeunes et l'éducation, mettant en avant la stratégie « Maroc Digital 2030 » comme pilier essentiel pour créer 240.000 emplois dans l'économie numérique. C'est dans le cadre symbolique de la Cité internationale de la langue française, située au Château de Villers-Cotterêts, au Nord de Paris, que s'est ouvert le XIXème Sommet de la Francophonie, réunissant, vendredi, les Chefs d'Etat et de gouvernement des pays ayant en partage le français. Placée sous le thème « Créer, innover et entreprendre en français », cette édition a mis en lumière les enjeux de l'innovation et de l'entrepreneuriat au sein de l'espace francophone, tout en célébrant la richesse culturelle et linguistique des nations francophones. Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a représenté Sa Majesté le Roi Mohammed VI à cet événement international de premier plan, qui s'est poursuivi jusqu'à samedi au Grand Palais de Paris. Ce Sommet marque une occasion historique pour la France, qui accueille ce rassemblement après une absence de trente-trois ans, prenant le relais de la Tunisie à la présidence de la Francophonie, lors d'une passation des pouvoirs symbolique au cours de la cérémonie d'ouverture. La cérémonie inaugurale a été marquée par les discours de personnalités de premier plan, à commencer par le Président français, Emmanuel Macron, et la Secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Louise Mushikiwabo. Leurs interventions ont souligné l'importance de l'unité francophone dans un monde en mutation rapide, et la nécessité de mobiliser la francophonie pour relever les défis contemporains, notamment en matière de développement durable, d'éducation et de coopération économique. Le Sommet de cette année se distingue également par l'ouverture d'un espace d'échange direct avec les jeunes créateurs et entrepreneurs francophones, conformément au nouveau format initié lors du Sommet de Djerba en 2022. Ainsi, les Chefs d'Etat et de gouvernement ont eu l'occasion, dès le premier jour, de dialoguer avec une vingtaine de jeunes issus de la société civile autour du thème « La Francophonie à l'ère du numérique : défis et opportunités ». Cette table ronde a permis d'aborder les multiples dimensions de la révolution numérique, tout en mettant en avant les opportunités qu'elle offre pour la promotion et la diffusion de la langue française à travers le monde. Parallèlement aux discussions politiques, le Village de la Francophonie a célébré les cultures et savoir-faire francophones jusqu'à dimanche. Des pavillons nationaux ont mis en lumière la diversité des nations participantes, tandis que le Festival « Refaire le monde » et le Salon FrancoTech ont été des espaces de valorisation des innovations et créations en langue française. Cette vitrine culturelle a permis de montrer au grand public que la francophonie est un espace vivant, dynamique, et résolument tourné vers l'avenir. La Francophonie ne se limite pas à la langue partagée par 321 millions de locuteurs sur les cinq continents ; elle est également une communauté de valeurs. Promouvoir la diversité culturelle et linguistique, encourager la paix, la démocratie et les droits de l'Homme, mais aussi soutenir l'éducation, la formation, l'enseignement supérieur et la recherche, telles sont les missions fondamentales de l'OIF. Le français, cinquième langue la plus parlée au monde, et troisième langue des affaires, dispose d'un potentiel immense pour accompagner les transformations économiques et sociales des pays membres. Engagement du Maroc pour la Francophonie : Promouvoir la diversité culturelle et le multilinguisme Par cette même occasion, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a mis en avant l'engagement du Maroc envers les valeurs prônées par l'OIF, notamment la promotion de la diversité culturelle et du multilinguisme. Ces principes, selon Akhannouch, sont au cœur des initiatives marocaines en matière d'éducation et de programmes d'employabilité pour les jeunes, contribuant ainsi à façonner un avenir plus inclusif et compétitif pour la jeunesse marocaine. Le Maroc, membre de cette institution depuis 1981, a su intégrer ces valeurs au sein de ses politiques publiques, et notamment dans le cadre de ses réformes éducatives. « Le Royaume partage pleinement les valeurs représentées par l'OIF, telles que la diversité culturelle et le multilinguisme, et s'emploie activement à les promouvoir à travers des programmes ambitieux dans divers domaines, notamment l'éducation et l'employabilité des jeunes », a déclaré Akhannouch lors d'un panel organisé le deuxième jour du Sommet. Dans une autre intervention, lors de la table ronde consacrée à l'innovation et à l'entrepreneuriat pour l'emploi des jeunes, Akhannouch a exposé les réformes entreprises par le Maroc sous l'impulsion du Souverain, en particulier dans le secteur de l'Education. Il a rappelé que la réforme de l'Education constitue une priorité nationale pour le Royaume, visant à répondre aux besoins de la société marocaine et à préparer la jeunesse aux défis de l'économie mondiale. Abordant la question du multilinguisme, Akhannouch a mis en exergue son importance pour l'amélioration de l'employabilité des jeunes. « L'apprentissage des langues joue un rôle essentiel dans l'acquisition de compétences transversales qui permettent à nos jeunes d'accéder à un marché du travail élargi, tant au niveau national qu'international », a-t-il affirmé. La maîtrise de plusieurs langues est perçue comme un atout stratégique pour permettre aux jeunes Marocains de s'intégrer dans une économie de plus en plus globalisée et compétitive. L'intervention du chef du gouvernement a également mis en lumière la place centrale du digital comme levier de développement pour la jeunesse marocaine. Selon Akhannouch, il est indispensable d'intégrer la dimension de l'accessibilité aux nouvelles technologies, car le numérique représente « un réservoir important de création d'opportunités d'emploi, en particulier pour les jeunes ». Dans ce contexte, le Chef du gouvernement a présenté la stratégie « Maroc Digital 2030 », récemment lancée, qui constitue l'un des principaux piliers de la feuille de route gouvernementale pour l'emploi. Cette stratégie vise la formation de 100.000 jeunes chaque année d'ici 2026, ainsi que la création de 240.000 emplois directs dans le secteur de l'économie numérique. La participation de Akhannouch au Sommet de la Francophonie a également été marquée par des échanges bilatéraux avec des dirigeants de haut niveau. En marge du Sommet, il s'est entretenu avec le Président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, le Premier ministre belge, Alexander De Croo, ainsi qu'avec le ministre de l'Information du Liban, Ziad Makary. Ces rencontres ont permis de renforcer les liens de coopération entre le Maroc et ses partenaires francophones, en mettant l'accent sur les enjeux communs, notamment ceux liés au développement économique, à l'éducation et à la promotion de la Francophonie.