Le Maroc pourrait revenir à un régime de change plus flexible pour éviter les chocs extérieurs, a indiqué le gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri. Le Maroc prévoit de revenir à un régime de change plus flexible, permettant ainsi au taux de change d'être déterminé par l'offre et la demande, a déclaré le gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, au média américain Bloomberg, vendredi 31 janvier à Washington lors d'une réunion du Fonds monétaire international (FMI). Cette décision doit être mise en œuvre «au premier signe d'un choc extérieur», a expliqué Abdellatif Jouahri, citant comme exemple la hausse des prix du pétrole. «Pour nous, la réforme vise à absorber les chocs extérieurs et à renforcer la compétitivité du Maroc», a encore déclaré le gouverneur de Bank Al-Maghrib. Ce dernier estime que cette étape doit tenir compte du calendrier : «Le timing doit être bien choisi», a-t-il préconisé, ajoutant que le Fonds monétaire international (FMI) estime qu'il est temps de poursuivre les réformes. Ces changements permettront au pays de «passer de la gestion de sa monnaie à une politique monétaire qui cible l'inflation et où les taux d'intérêt seront ajustés plus fréquemment», a expliqué Jouahri. Assurer la transition vers une plus grande flexibilité du taux de change La prochaine étape se concentrera sur la «fixation du taux du dirham», indique Bloomberg. «L'offre et la demande détermineront la valeur du dirham», a précisé de son côté Abdellatif Jouahri. Mais avant de franchir cette étape, Bank Al-Maghrib prévoit de s'assurer que les entreprises, principalement les petites et moyennes entreprises, s'adaptent aux réformes lancées l'année dernière. Le Maroc devrait par ailleurs mettre en œuvre l'année prochaine une amnistie fiscale sur «l'économie informelle et sur les entreprises locales et les citoyens détenant des actifs à l'étranger». Jouahri de préciser : «Nous disons aux gens : ''Mettons le passé aux oubliettes, payez [une taxe de] 5% et dites au revoir au secteur informel''.» Pour rappel, le Maroc avait temporairement suspendu ses efforts en janvier 2019 dans la mise en place d'un taux de change plus flexible, alors qu'il s'efforçait de pallier ses difficultés financières et que les filières des donateurs du Golfe se tarissaient. Au cours des deux dernières années, le FMI a poussé le Maroc à assurer la transition vers une plus grande flexibilité du taux de change. Dans un de ses récents rapports, l'agence financière internationale a exhorté le royaume de «profiter de l'opportunité actuelle pour poursuivre cette réforme», qui «aidera l'économie à absorber les chocs externes potentiels et à rester compétitive».