Le président putschiste du Honduras, Roberto Micheletti, a reconnu lundi 5 octobre pour la première fois la possibilité d'un retour au pouvoir du président déchu Manuel Zelaya, après l'élection présidentielle du 29 novembre, au cours d'une interview diffusée par une télévision locale. "S'asseoir autour d'une table pour dialoguer" "S'il y a des élections transparentes dans le pays et si nous élisons un nouveau président, on peut alors parler de n'importe quel scénario, de n'importe quelle solution", a répondu Roberto Micheletti sur Canal 5, en réponse à une question sur la possibilité d'un retour au pouvoir de Manuel Zelaya. "Nous pensons que la patrie est la première raison de s'asseoir autour d'une table pour dialoguer, le retour au pouvoir est une aspiration de Manuel Zelaya qu'il faudrait écouter d'un point de vue plus large, d'un point de vue légal", a-t-il ajouté. Manuel Zelaya a été chassé du pouvoir le 28 juin par Roberto Micheletti lors d'un coup d'Etat condamné par la communauté internationale. Abrogation du décret restreignant les libertés Roberto Micheletti, a également annoncé qu'il allait demander au conseil des ministres d'abroger le décret qui restreint les libertés dans le pays depuis une semaine. "C'est ma décision d'abroger le décret, mais la décision sera prise avec le conseil des ministres d'aujourd'hui (lundi) pour suspendre" les restrictions sur les libertés de réunion et de presse, a dit Roberto Micheletti dans une interview diffusée par une chaîne de télévision locale. Le gouvernement de Roberto Micheletti avait signé dimanche 27 septembre ce décret limitant les libertés de circulation, réunion et de presse, et autorisant les arrestations sans mandat. Deux médias opposés au coup d'Etat, Radio Globo et la chaîne 36 de télévision, avaient été fermés le lendemain. Des conditions posées par Roberto Micheletti L'abrogation du décret était l'une des conditions posées par le président déchu Manuel Zelaya, réfugié à l'ambassade du Brésil à Tegucigalpa, pour entamer un dialogue avec le régime de Roberto Micheletti. Manuel Zelaya a affirmé qu'il existait un calendrier en trois points pour le début des discussions, le premier portant sur "l'acceptation ou non" du plan du président du Costa Rica, Oscar Arias, fondé sur un retour au pouvoir de Maneul Zelaya, ce que Roberto Micheletti avait toujours refusé catégoriquement jusqu'ici. Les autres points concernent les mécanismes d'application de ce plan qui inclut la formation d'un gouvernement d'union nationale, puis la désignation de garants de l'application de l'accord. Le dialogue doit se nouer entre des représentants de chaque partie, mais le président déchu s'est dit "prêt à s'asseoir face à face avec le dictateur, quand il décidera de signer le plan Arias". Les déclarations de Roberto Micheletti sur un possible retour de Zelaya au pouvoir et sur l'abrogation du décret qui restreint les libertés du pays sont donc un premier pas vers des négociations.