La Tunisie est privée d'accueillir des championnats régionaux, continentaux ou mondiaux. C'est déjà lourd mais il y a pire, le drapeau tunisien ne sera pas autorisé à être levé lors de ces évènements sportifs y compris aux Jeux olympiques et paralympiques. La situation durera jusqu'à ce que le pays puisse être réintégré par l'AMA. Les représentants tunisiens ne seront pas non plus éligibles pour siéger dans les comités ou conseils d'administration de l'AMA. La sanction est terrible pour les nageurs et leur fédération, mais ce n'est pas leur seule affliction. Informé de la sanction, le président Kaïs Saed s'est rendu à la piscine olympique de Radès où se déroulait la 7ème édition du Tunisian Open Master, organisée par la Fédération tunisienne de natation, où il a exprimé sa colère lorsqu'il a vu que le drapeau tunisien était caché suivant la décision de l'AMA. "Celui qui a osé couvrir le drapeau national tunisien (...) doit se rendre compte qu'il a commis un crime odieux contre le peuple tunisien et qu'il ne peut ainsi rester sans nulle sanction ou punition » a menacé le président pour qui ce « crime » est « un outrage pur et dur contre la nation, tout comme il est un affront aux sangs de nos martyrs ». Ensuite, Kaïs Saed a fustigé ceux qui "vendent leur conscience et qui se jettent lâchement dans les bras du colonialisme et de l'occupation ». Ce n'était pourtant qu'une décision sportive, émanant d'une instance sportive. Mais l'occasion est bonne pour que le président puisse dévoiler le complot « en clair ou en cachette, ici et à l'étranger, dans le dessein de porter atteinte à l'unité de l'Etat ». Plus tard, la même journée, le président, une fois dans son palais, a mis ses menaces à exécution. Ainsi, le bureau de la Fédération tunisienne de natation a été dissout et le directeur général de l'Agence tunisienne de lutte antidopage et un commissaire régional de la Jeunesse et des Sports ont été limogés. Reste maintenant à suivre ce que fera l'AMA et surtout la Fédération internationale de natation. Le président aurait outrepassé ses droits en ordonnant aux organisateurs de la compétition de placer non pas un mais deux drapeaux tunisiens dans l'enceinte de la piscine. D'autres sanctions pourraient s'ajouter à celles de l'AMA.