Le chef d'état major de l'armée a effectué une visite au Rwanda, le 20 février. Ce n'est pas le ministre des Affaires étrangères, ce n'est pas le président, c'est donc une question militaire. Pourquoi donc cela a choqué les autorité de Kinshasa? Parce qu'elles sont en conflit avec le Rwanda, accusé de soutenir les rebelles du M23 qui massacrent les Congolais dans le nord Kivu. C'est un gros dossier qui pollue les relations ente les deux pays. Le chef d'état major algérien a promis aux Rwandais une collaboration et du soutien militaire. On dirait a Russie, mais bon, les Algériens sont comme ça, ils se prennent toujours pour une puissance régionale. Pourquoi pas? Après tout, cela ne dérange personne parce que derrière il n'y a absolument rien de concret. Maintenant, le régime militaire algérien doit refroidir ce bouillon brulant concocté par l'armée. Parce que l'affaire est montée très haut. Le vice-premier ministre ministre et ministre des affaires étrangères de la RDC, Christophe Lutundula, a convoqué, lundi 26 février, l'ambassadeur algérien à Kinshasa, exigeant des explications sur cette visite que personne ne comprend en Afrique. L'ambassadeur algérien a exprimé ses regrets et promis que de telles actions ne se reproduiraient plus. Oui, mais cette crise repose la question: qui gouverne vraiment l'Algérie? Les regrets de l'ambassadeur reflètent, en principe, celles de son ministère et donc aussi de la présidence algérienne. N'étaient-ils pas au courant de la visite du chef d'état-major? On est obligés de répondre non. Le régime algérien, donc l'armée algérienne, tente d'exploiter chaque conflit en Afrique dans un seul but, le Sahara. Et il y a des raisons à cela. Au sein de l'Union africaine, on parle de plus en plus de corriger cette grave anomalie de l'existence d'une entité non identifiée au sein de l'organisation régionale qui, rappelons-le, fait partie du système des Nations Unies. Par ailleurs, l'Algérie se trouve, depuis le retour du Maroc, en chômage technique, n'ayant pas de charge importante dans les instances de l'UA. Cela rappelle le football n'est-ce pas? Eh bien oui. C'est tout le pays qui part en vrille. Et ce n'est pas fini. La RDC est un pays puissant au sein de l'Union africaine, quoi qu'en disent les Algériens qui lui attribuent tous les travers du sous-développement. Mais là c'est l'habitude en Algérie, l'Afrique c'est la jungle et la brousse. Pourtant le système politique congolais dépasse de loin le système algérien et il y a une véritable liberté d'expression. Il n'y a pas de journaliste exilé ou emprisonné et tous les opposants peuvent s'exprimer dans leur pays. Autant de raisons pour que les Congolais soient rassurés. S'il y a une chose qui intéresse les Algériens ça ne peut être que le Polisario qui, aujourd'hui, pose un problème de souveraineté à l'Algérie, plus précisément dans la région de Tindouf d'où le Wali (gouverneur) a été chassé par les membres de ce groupe terroriste. C'est d'ailleurs ce qui explique le dernier déplacement du président dans la région. Il voulait montrer que Tindouf est toujours sous la souveraineté algérienne. La preuve que le Polisario est allé très loin. Le boomerang.