Avec un mental d'acier et une grinta digne des grandes équipes, la Côte d'Ivoire a surpris tous les observateurs lors de cette CAN pleine d'émotions et de surprises, après la sortie prématurée des grands ténors du football africain, à l' image du Ghana, du Sénégal, de l'Egypte et du Maroc, et la prouesse d'autres néophytes, à l'instar de la Mauritanie, de la Guinée Equatoriale ou encore du Cap Vert. Prétendez que la Côte d'Ivoire pouvait se siffler en finale après son début laborieux en phase de groupes, avec une victoire face à la Guinée Bissau (2-0) et deux défaites devant le Nigeria (0-1) et la Guinée Equatoriale ( 0-4), relève du miracle. D'ailleurs, la débâcle des coéquipiers de Sébastien Haller lors de la 3ème journée avait, certes, avancé le départ du sélectionneur Jean-Louis Gasset, mais a eu pour effet de créer une véritable révolution dans le camp des Eléphants. Qualifiés en huitièmes parmi les quatre meilleures sélections qui ont occupé la troisième place, les Ivoiriens ont retrouvé la solide équipe du Sénégal, tenante du titre, et qui s'est qualifié tranquillement avec à la clé trois victoires en autant de rencontres. Néanmoins, la Côte d'Ivoire va montrer un tout autre visage lors des matches à élimination directe et arrivera à sortir des grosses cylindrées du football africain. Après avoir éliminé les Lions de la Teranga au terme de la séance des tirs au but, la Côte d'Ivoire va réussir un nouveau gros coup en battant, en quart, le Mali, qui avait pourtant ouvert la marque. En dépit numérique de leur infériorité dès la 43ème minute, les Ivoiriens ont réussi à recoller au score à la 90ème minute, puis à marquer le plus de la victoire lors des prolongations (120 2è). Grâce à l'engouement populaire et à l'appétit grandissante des Ivoiriens, le pays hôte ne pouvait pas s'arrêter en si bon chemin. En effet, la demi-finale face à la redoutable équipe de la RD Congo, qui figurait au 1er tour dans le même groupe que les Lions de l'Atlas, a été une véritable épopée pour le football ivoirien qui a réussi à reprendre du poil de la bête et à signer une performance héroïque. Devant pas moins de 51.000 spectateurs dans le stade olympique Alassane Ouattara d'Ebimpé, au nord d'Abidjan, les Ivoiriens ont fait montre d'une volonté de fer afin de poursuivre leur rêve jusqu'au bout et de se siffler en finale. « On ne vaut rien, on avance mais on est qualifié », est devenue la chanson préférée du public ivoirien qui voit son équipe nationale surmonter les différents obstacles et se qualifier miraculeusement aux tours suivants. A vrai dire, la rage de vaincre des Eléphants et leur envie de s'emparer du titre est la principale motivation qui leur a permis de réaliser ces exploits. Dimanche prochain (21h00), sur la pelouse du même stade, la Côte d'Ivoire tente de décrocher un troisième titre après ceux glanés en 1992 et en 2015. Le Nigeria, qui a battu l'Afrique du Sud dans l'autre demie, cherchera de son côté à remporter un quatrième trophée après ceux décrochés en 1980, 1994 et 2013. Les Sud-africains et les Congolais vont, eux, devoir se consoler lors de la petite finale, programmée la veille au stade Houphouët Boigny d'Abidjan. (Avec MAP)