L'affaire a éclaté fin juin, lorsqu'une femme originaire de Azemmour, porte plainte pour escroquerie contre une responsable communale à Tanger. La plaignante affirmait que l'accusée lui a promis un visa pour l'Espagne avec un contrat de travail à la clé, contre la bagatelle de 150.000 Dhs. Une somme débourss=ée par tranches depuis 2021. Lasse d'attendre d'avoir son visa depuis deux ans et incapable de réccuprer son argent, la plaignante a donc décidé de signaler les faits à la police. En guise de preuves, elle fournit des conversations WhatsApp et des enregistrements audio compromettants. Pot aux roses Une plainte qui révélera au grand jour l'existence de tout un réseau de fraude aux visas, comme l'affirme le journal électronique El Español, dans une enquête exclusive publiée il y a une semaine. D'après ce dernier, ce réseau existait depuis quatre ans déjà. Ses membres promettaient en effet à leurs cibles l'entrée, sans entrave, en Espagne et dans le reste de l'espace Schengen. Des révélations qui ont aussitôt poussé le ministère espagnol des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la coopération à ouvrir une enquête en urgence. Objet ? Elucider les dessous de cette affaire de vente illégale de visas Schengen mais enquêter également sur les soupçons de corruption au sein même du Consulat général d'Espagne à Tanger, rapporte l'agence espagnole Europa Press. Tout un réseau Du côté marocain, cette première plainte a également déclenché une enquête policière pour identifier les intermédiaires " extérieurs " impliqués dans ce trafic aux visas. En plus de deux fonctionnaires de la représentation diplomatique espagnole, l'enquête révèlera l'implication de citoyens marocains. Agissant sous couvert d'une agence de voyage et de tourisme à Tanger, ces intermédiaires vendaient les visas " trafiqués " à 150.000 Dhs. Ils prometaient également à leurs " victimes " des contrats de travail en Espagne. Des promesses qui n'ont pas toujours été honorées car selon El Espanol, la majorité de ces immigrés se retrouvaient au final avec des visas touristiques dont la durée de validité ne dépassait guère les 90 jours. Ils se retrouvaient donc confrontés à un sacré dilemme: Soit rentrer au Maroc en perdant ainsi leur " investissement " ou rester en Espagne dans la clandestinité. Rebondissements Mardi 4 juillet, la vice-présidente de l'arrondissement Bni Makada ( A. ) a été arrêtée sur ordre du parquet de Tanger. D'après notre confrère Al 3omk Al Maghrebi qui cite des sources proches du dossier à Tanger, de lourds chefs d'accusation pèsent sur la prévenue dont " Fraude et escroquerie " et " Faux et usage de faux ". Elle est placée actuellement à la prison « Tanger 2 » sur ordre du juge d'instruction. Doublement dénoncée, la responsable municipale fait également l'objet d'une deuxième plainte déposée par deux fonctionnaires du Consulat espagnol auprès du procureur du Roi près le tribunal de première instance. Ces dernières réclament réparation et dommages et intérêts pour le préjudice subi suite à leur association à cette affaire et à leur présumée implication dans ce réseau frauduleux. Autant de rebondissements dans cette affaire qui n'est pas prête de se tasser d'aussitôt. Les fonctionaires seront-elles blanchies des accusations de corruption ? Les interrogatoires de la principale accusée dévoileront-ils de nouveaux complices et les ramifications de ce trafic migratoire ? Affaire à suivre !