Le secteur de l'industrie va consacrer chaque année, une journée nationale, afin de mettre le point sur les réalisations et définir les axes prioritaires capables de booster le secteur. Le coup d'envoi de la première édition, co-organisée par le ministère de l'industrie et du commerce et la confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), a été donné aujourd'hui, 29 mars 2023, sous le haut patronage du Roi Mohammed VI. L'événement qui a vu la participation des acteurs publics et privés, ministères, institutionnels et fédérations professionnelles, se veut être la plateforme d'un échange constructif autour du développement de l'industrie, de la promotion de l'investissement productif et du label Maroc. L'ouverture de cette journée s'est déroulée en présence notamment du Chef du gouvernement Aziz Akhannouch, de la ministre de l'Economie et des Finances, Nadia Fettah, de la ministre de la transition énergétique et du développement durable, Leila Benali, du ministre délégué chargé de l'Investissement, de la convergence et de l'évaluation des politiques publiques, Mohcine Jazouli et du ministre du Transport et de la Logistique, Mohammed Abdeljalil. Industrie de demain. Le Roi trace la voie «Nous voulons que cette journée nationale de l'industrie s'inscrive au calendrier des évènements économiques majeurs, en tant que rendez-vous annuel du secteur et de ses opérateurs. Nous donnons aussi comme orientation que ses prochaines éditions soient déclinées au niveau régional afin de mettre en valeur les potentialités industrielles locales et de traiter des défis spécifiques à chaque région », a souligné le Roi Mohammed VI dans le message royal, lu par le ministre de l'Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour. Le Roi a noté également qu'au cours des deux dernières décennies, le Maroc a réalisé des progrès significatifs dans le domaine industriel. Il a ensuite précisé que ces acquis et ces atouts, couplés à la stabilité politique et macro-économique du Royaume et à son savoir-faire industriel, ont permis à l'industrie marocaine de se positionner sur des métiers et spécialisations hautement technologiques et d'être un moteur de la croissance, de la production et de l'export, ajoutant que le « Maroc est devenu aujourd'hui une destination mondiale incontournable dans des secteurs de pointe, tels que l'automobile dont notre pays est devenu un leader continental, ainsi que les industries aéronautiques pour lesquelles le Royaume constitue une plateforme attractive fournissant les matériels, les pièces et les composants qu'elles nécessitent ». Le Roi a insisté ainsi sur la nécessité de « se préparer pleinement à inaugurer une nouvelle ère industrielle portée vers et par la notion de souveraineté ». Des acquis et des défis L'événement a été l'occasion de dresser le bilan des acquis. Ainsi, selon Ryad Mezzour, près de 94.000 emplois nets ont été créés dans le secteur de l'industrie depuis le début du mandat du gouvernement actuel avec objectif est de créer 410.000 emplois. Aussi, «86% de nos exportations sont des produits transformés », a t-il ajouté. Aujourd'hui, d'après le ministre, le Maroc est devenu une destination mondiale incontournable dans les secteurs de pointe que sont l'aéronautique et l'automobile. Dans le détail, le secteur de l'automobile a vu son développement s'accélérer, durant les dernières années, permettant au Royaume de devenir leader continental. En effet, notre pays est le 1er producteur de voitures en Afrique, avec une capacité de production qui sera portée à plus de 900.000 véhicules/an et un taux d'intégration local de 64%. L'industrie automobile contribue aux exportations avec plus de 110 milliards de Dhs à destination de plus de 70 pays, à fin 2022. Dans le secteur aéronautique, le Maroc est devenu, en vingt ans, le principal exportateur de matériels, pièces et composants aéronautiques du continent africain, générant, en 2022, un chiffre d'affaire à l'export dépassant 21 milliards de Dhs. Il a démontré sa capacité à accueillir et à développer un secteur aéronautique de qualité, contribuant à la montée en gamme de notre économie. La présence de grands acteurs aéronautiques mondiaux a largement contribué à asseoir la crédibilité de la plateforme aéronautique marocaine et illustre parfaitement la place du Royaume sur l'échiquier régional et international. L'industrie agro-alimentaire nationale contribue, pour sa part, davantage à la valorisation des ressources halieutiques et agricoles des territoires du Maroc et concourt au renforcement de la souveraineté alimentaire. Ce secteur qui emploie plus de 194 000 personnes a pour sa part atteint les 44 milliards de Dhs d'exportations en 2022. Le secteur du textile et du cuir, pourvoyeur majeur d'emplois industriels (22% de l'effectif industriel), a également su tirer profit des mutations des chaines de valeurs mondiales et des nouvelles tendances de consommation en se positionnant sur des segments durables et à plus forte valeur ajoutée. « Ces acquis ont forgé la résilience de notre industrie. Ils lui ont permis de juguler l'impact de la crise de la Covid-19 et de jouer un rôle vital dans la souveraineté industrielle, sanitaire et alimentaire de notre pays », a noté le ministre ajoutant que grâce au plan ambitieux de relance économique qui a été lancé par Le Roi Mohammed VI, le secteur a réussi la reprise des emplois post-crise (+106% d'emplois récupérés à fin janvier 2023). Nouveaux enjeux Face aux vulnérabilités des chaines de valeurs mondiales et la forte dépendance aux importations pour sécuriser les approvisionnements vitaux, la souveraineté du pays se place au cœur des priorités. Elle est la clé pour assurer l'intégrité du marché intérieur et pérenniser les emplois. Elle est tributaire aussi du développement de notre tissu productif d'où l'importance de capitaliser sur les acquis pour renforcer davantage notre résilience et notre compétitivité, accélérer notre relance de l'économie nationale et l'ancrage du Maroc dans les secteurs prometteurs. Le Maroc a besoin, pour cela, d'une industrie encore plus concurrentielle et productive, intégrant de nouvelles activités, de nouveaux savoir-faire et offrant plus d'opportunités d'emploi. Mezzour a insisté dans ce sens, sur la nécessité d'introduire de nouveaux métiers, de renforcer les capacités en matière technologique et d'infrastructure technique, de recherche et développement et d'accélérer la décarbonation de l'industrie. Le secteur privé, lui, est conscient de l'enjeu et du rôle qu'il devrait jouer. Le président de la CGEM, Chakib Alj le fait savoir. Il admet ainsi que «le secteur privé est engagé pour renforcer l'industrie et créer de l'emploi ». Il met l'accent aussi sur les grands chantiers de l'industrie marocaine notamment, les énergies renouvelables, la décarbonation... Selon lui, «la charte de l'investissement et le fonds Mohammed VI présentent de réelles opportunités pour le décollage industriel ». L'événement a été marqué également par la signature de deux conventions. La première entre le ministère de l'industrie et du commerce et la CGEM avec l'objectif de définir les modalités du partenariat entre les deux parties pour reconduire l'organisation de cette journée chaque année. Et la seconde entre le ministère, la CGEM et l'OMPIC. Cet accord a pour objet d'établir un cadre général de collaboration qui vise à promouvoir l'utilisation efficace des outils de la propriété industrielle et commerciale, notamment à travers des actions de sensibilisation et de formation.