Lancé dans le cadre du projet « Pour des familles marocaines, espaces d'égalité, d'inclusion, de sécurité et de solidarité », le mémorandum « Familles plurielles dans un Maroc en mutation » est une initiative de l'association AWAL pour les libertés. Une rencontre tenue à Casablanca, le 17 mars, en présence de représentants du monde associatif a été l'occasion « d'enrichir le débat et le contenu du mémorandum » note un communiqué de AWAL. Objectif de cette rencontre ? « Faire de ce mémorandum un outil de plaidoyer tout en suscitant une dynamique sociétale autour de ses propositions », ajoutent ses initiateurs. Progrès et régression Ne négligeant aucun aspect de la manœuvre, cette rencontre a vu la participation d'intervenants issus du monde politique, institutionnel, académique, culturel, médiatique et syndical. D'après AWAL, ce mémorandum part de trois constats. « Le premier est celui des progrès importants réalisés par le Maroc durant la première décennie de ce siècle spécialement la réforme majeure de la Constitution », explique la même source. AWAL regrette toutefois « les régressions en matière des droits de la femme et de l'enfant dans la période qui a suivi et l'émergence de nouveaux défis en matière de discriminations ». En termes plus clairs, le Think-Tank estime que les familles marocaines sont toujours exposées aux inégalités et aux violences. « Y compris le fléau du mariage des fillettes au détriment de leur droit à l'autonomisation », s'insurge-t-on à AWAL qui pointe du doigt des politiques publiques, notamment en matière de protection sociale « qui restent vissées aux rôles traditionnels des hommes et des femmes », diagnostique la même source. Recommandations D'après les initiateurs du mémorandum, les familles marocaines ne bénéficient guère des conditions leur permettant de bien jouer leur rôle, particulièrement à l'égard des enfants, des personnes âgées ou en situation de handicap. AWAL fait valoir la mise en œuvre des engagements de la Constitution 2011 en matière d'égalité hommes/ femmes, d'interdiction des discriminations et des violences et en termes de droits des enfants. Durant 2022, quatre focus group et quatre tables rondes ont analysé les mutations de la société marocaine et leur impact sur les familles, leurs compositions et leurs situations. Des débats qui ont orienté les concepteurs du mémorandum et abouti à ces recommandations : Elargir la reconnaissance des familles dans leur diversité, protéger les filles mineures contre le mariage subi, mettre en œuvre l'égalité, donner priorité à l'intérêt supérieur de l'enfant, œuvrer pour la stabilité des familles et promouvoir une protection sociale généralisée basée sur le genre. En termes pratiques le mémorandum d'AWAL-Libertés propose des mesures d'accompagnement couvrant les différents aspects que ça soit les mécanismes institutionnels, la promotion de la culture de l'égalité ou la communication à propos des réformes.