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L'été, les étés des passions
Publié dans L'observateur du Maroc le 09 - 09 - 2009

Tout de suite, une mise au point, en guise d'apéritif pour cette chronique des «Actuelles» qui reprend avec la fin de la pause estivale, rite annuel auquel sacrifie apparemment la totalité des hebdomadaires et périodiques nationaux.
Cette parenthèse aoûtienne n'est que, très médiocrement occupée par la presse quotidienne qui emplit plutôt ses pages de distractions et autres pillages littéraux de livres parus il y a déjà un bout de temps et qu'on ressert au lecteur sans apprêts aucuns.
Le choix de cette interruption, incongrue à mon humble avis, n'est pas tout à fait judicieux quand il s'agit du Maroc, notre pays, ne serait-ce qu'en raison du fait avéré que, du début du mois d'août jusqu'à la fin de celui de septembre, nous avons eu, depuis des décennies, des siècles, à connaître des événements notables, souvent historiques - s'il nous est permis d'utiliser ce mot si galvaudé…
Il n'est pas question ici d'égrener la (longue) liste des jours fastes ou douloureux d'importance qui ont marqué l'histoire séculaire du Maroc. Bornons-nous à rappeler qu'en dehors de la mémorable date du coup de force colonialiste contre le sultan nationaliste Mohammed ben Youssef, un certain 20 août 1953, il y eut aussi «la Bataille des Trois Rois» en l'été 1578, le 4 août exactement où, dans le Gharb, est née la dynastie saâdienne de si glorieuse mémoire et enfin qu'également d'autres batailles se passèrent en cette saison, sans que ce ne furent bien évidemment toujours des actions qui tournèrent à l'avantage de notre pays - loin s'en faut !
Toutefois, il y a des défaites qui laissent, malgré cela, un goût de fierté. C'est, sûrement ce qu'a été pour les années ultérieures la bataille d'Isly le 14 août 1844, au cours de laquelle les Marocains, en se faisant sévèrement battre par les Français qui finissaient de conquérir l'Algérie sœur montraient jusqu'où ils pouvaient aller pour faire la démonstration du devoir concret de solidarité réelle fraternelle.
D'autres dates estivales importantes qui ont marqué le siècle dernier ? Qu'on en juge par exemple. Le 3 août 1907, les Français débarquaient à Casablanca «officiellement», commençant ainsi la véritable colonisation militaire du royaume qui devait aboutir cinq ans plus tard à la signature du traité léonin de Fès instituant le Protectorat. 19 août 1908, le sultan Moulay Abdelaziz est battu définitivement à Tamelalt, dans la région de Marrakech, et dut abdiquer trois jours plus tard le 21 août pour, la mort dans l'âme, laisser un pouvoir pourtant bien compromis à son frère-rival Moulay Abdelhafid, celui-là même qui eut plus tard le douteux privilège de signer la perte momentanée de l'indépendance du pays, naguère si respecté sinon se redouté. Passons sur l'envoi au large d'Agadir par l'Allemagne du Kaiser de la cononnière Panther pour intimider la France qui avait fait montre très franchement de ses prétentions impérialistes à propos du royaume de l'ouest nord-africain. Une transaction qui permit à Berlin d'avoir les mains libres pour faire son affaire des territoires du Moyen-Congo ainsi que de vagues promesses françaises de permettre l'égalité des chances des Européens pour l'exploitation économique du Maroc.
D'autres dates du même genre ? Citons également le 12 août 1912, qui est le jour de l'abdication forcée de Moulay Abdelhafid à Rabat, nouvelle capitale imposée par le Résident général de France, qui se vit remplacer par son jeune frère le khalifa à Fès Moulay Youssef. L'été 1912 fut celui des tourments graves pour la métropole hexagonale. Premièrement, tout de suite après la désignation du nouveau sultan du Protectorat Moulay Youssef, un autre 14 août, mais de cette année douze du siècle dernier, un fils, nommé Al-Hiba, de l'illustre combattant sahraoui Maâ El-Aïnine se fit proclamer sultan à Marrakech, mais ne put résister valablement à la formidable artillerie française lorsqu'il se heurta sciemment à elle à Sidi Bou-Othmane, localité située à quarante cinq kilomètres de Marrakech.
N'oublions pas, par ailleurs, que des étés ont été ceux de l'angoisse un peu hyperbolique, brève mais intense par deux fois (10 juillet 1971 et 16 août 19172), lorsqu'on eut l'impression que le régime de Hassan II vacillait et qu'il pouvait basculer pour être balayé à Skhirat ou au dessus de la côte méditerranéenne ouvrant la voie peut-être à de sinistres aventures militaires. Mais se rappellera-t-on assez a contrario qu'auparavant, après l'indépendance, c'est le 3 août 1956 que le «souverain de l'indépendance» Mohammed V annonça, dans une fameuse et inattendue allocution radiodiffusée (la télévision n'existant pas encore) la création d'une assemblée nationale marocaine consultative, que devait présider un peu plus tard, en novembre de la même année, le chef de file de l'aile gauche progressiste du Parti de l'Istiqlal, un certain Mehdi Ben Barka.
Ce sont autant d'occurrences — il y en a très certainement bien d'autres, je présume — qui militent pour considérer sérieusement l'été comme n'étant absolument pas un temps mort au cours duquel on peut laisser de la part de nous autres journalistes, impunément reposer notre vigilance. Alors, bravons avec impertinence ce congé général que nous impose une déplorable tradition instaurée depuis peu et espérons qu'à l'avenir nos périodiques connaîtront une parution ininterrompue et non stop, cinquante deux fois par an sans solution de continuité aucune.
L'actualité survenue les semaines dernières nous fortifie dans cette conviction qu'au Maroc, tout au moins, nous n'avons pas le loisir, si l'on ose user de ce vocable malvenu en l'espèce. Le cri d'alarme poussé par le Roi, pathétique et dramatique, lors du discours à la nation prononcé à l'occasion duale de la célébration de la Révolution de Roi et du Peuple ainsi que de la Fête de la Jeunesse, nous paraît clairement, sans exagération ni démesure, un événement qui en appelle, comme cela s'est déroulé dans notre longue histoire nationale, à notre ardente énergie au long cours. Le grand chantier de la justice annoncé est indubitablement une urgence historique. Il requiert toute la mobilisation nationale sans atermoiement, sans tergiversation. C'est à l'évidence une bataille qui engage, une nouvelle fois, le destin des Marocains. Nous expliquerons pourquoi cela prochainement dans ces mêmes colonnes.


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