Dans sa 12ème enquête annuelle sur les principaux risques d'entreprise dans le monde, réalisée auprès de plus de 2.700 répondants, Allianz Global Corporate & Specialty révèle qu'en 2023, les quatre principaux risques sont à peu près les mêmes dans toutes les entreprises du monde, quelle que soit leur taille (grandes entreprises ou PME), et dans la plupart des économies européennes et aux Etats-Unis, à l'exception du risque lié à la crise énergétique. Les préoccupations des entreprises dans les régions Asie-Pacifique et Afrique sont légèrement différentes, car l'impact direct, ainsi que les répercussions économiques et politiques de la guerre en Ukraine, sont différentes. Dans le détail, les catastrophes naturelles et le changement climatique reculent dans le classement, la priorité étant donnée à des questions macroéconomiques de plus en plus préoccupantes : inflation, crise énergétique, récession...les risques énergétiques sont en hausse également. La cybercriminalité et l'interruption d'activité sont les principales préoccupations des entreprises pour la deuxième année consécutive (avec 34 % des réponses). Autres nouveautés relevés dans le baromètre de cette année: «les risques politiques et la violence font leur entrée, à la 10e place, tandis que la pénurie de main-d'œuvre qualifiée grimpe à la 8e place. Les évolutions législatives et réglementaires restent un risque important. Principaux risques en Afrique & Moyen-Orient Dans la région, les évolutions macro-économiques enregistrent la plus forte hausse dans le classement de cette année. Elles occupent la 3ème place dans le monde et viennent en tête du classement sur le continent. Ces évolutions sont principalement liées à l'inflation, à la volatilité des marchés financiers et à la menace d'une récession, ainsi que l'impact de la crise énergétique. Le risque de Vol, fraude & corruption ainsi que la Crise énergétique font leur entrée dans le top 10 des risques cette année (respectivement en 7e et 8e position). Quid du Maroc ? Au Maroc, le baromètre d'Allianz montre que la cybercriminalité, les évolutions macro-économiques et les perturbations au niveau de chaines d'approvisionnement figurent dans le top 3 des risques auxquels sont confrontées les entreprises en 2023. Selon l'assureur, outre le Maroc, les risques numériques figurent en tête du classement dans 19 pays dont le Canada, la France, le Japon, l'Inde et le Royaume-Uni... C'est le risque qui inquiète le plus les petites entreprises dont le chiffre d'affaires annuel ne dépasse pas les 250 millions de dollars. « Les grandes entreprises, désormais habituées aux attaques, et celles qui disposent d'une cybersécurité adéquate, sont capables d'en déjouer la plupart. Mais les petites et moyennes entreprises sont également touchées. Celles-ci ont tendance à sous-évaluer leur exposition et doivent investir en permanence pour renforcer leurs contrôles cyber », explique Shanil Williams, membre du conseil d'administration d'AGCS et directeur de la souscription Entreprises, chargé de la souscription cyber. D'après, le centre de compétences cyber d'Allianz, la fréquence des attaques par ransomware reste élevée en 2023. Parallèlement, le coût moyen d'une violation de données n'a jamais été aussi important atteignant 4,35 millions de dollars et devrait dépasser les 5 millions en 2023. Par ailleurs, la pénurie de professionnels de la cybersécurité s'accentue, ce qui soulève des défis pour améliorer la sécurité. Concernant les évolutions macro-économiques, Allianz met l'accent particulièrement sur l'inflation, la volatilité des économies...Ces risques viennent en deuxième position au Maroc et occupent la troisième place au niveau mondial en 2023. « 2023 sera une année difficile. En termes purement économiques, elle ne sera probablement pas bonne pour de nombreux ménages et entreprises. Mais il n'y a aucune raison de désespérer, estime Ludovic Subran, chef économiste chez Allianz. « D'une part, la hausse des taux d'intérêt est bénéfique, notamment pour des millions d'épargnants. D'autre part, les perspectives à moyen terme sont bien meilleures, en dépit de la crise énergétique. Leurs effets, au-delà de la récession attendue en 2023, sont déjà visibles : une transition accélérée vers la décarbonation de l'économie et une sensibilisation accrue aux risques dans tous les secteurs de la société, qui renforceront la résilience économique et sociale», ajoute t-il. Augmentation attendue des défaillances des entreprises Sur le volet, interruption d'activité, l'assureur souligne que 2023, pourrait être une nouvelle année de risques élevés dans le domaine. Située à la 2e place du classement mondial, et la 3ème au Maroc, l'interruption d'activité constitue le premier risque au Brésil, en Allemagne, au Mexique, aux Pays-Bas, à Singapour, en Corée du Sud, en Suède et aux Etats-Unis. Les sources de perturbations ne manquent pas. Le risque cyber est la cause d'interruption d'activité que les entreprises craignent le plus (45 % des réponses). Vient ensuite la crise énergétique (35 %), suivie des catastrophes naturelles (31 %). « La flambée du coût de l'énergie a contraint les entreprises grandes consommatrices d'énergie à rationaliser leurs dépenses énergétiques, à déplacer la production vers d'autres sites, voire à envisager des arrêts temporaires d'activité », explique Allianz ajoutant que la perspective d'une récession sera une autre source probable de perturbations en 2023 et les défaillances d'entreprises dans le monde pourraient augmenter sensiblement à 19 %.