Les cyber incidents, les évolutions macroéconomiques et l'interruption d'activité figurent dans le Top 3 des risques pour les entreprises au Maroc, selon une nouvelle enquête réalisée par Allianz. Le Baromètre des risques d'Allianz est un classement annuel des risques d'entreprise, réalisé par Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS), l'assureur des risques industriels du groupe Allianz, en collaboration avec d'autres entités du groupe. L'enquête analyse les opinions de 2.712 experts en gestion du risque, tels que directeurs généraux, gestionnaires de risques, courtiers et assureurs, situés dans 94 pays et territoires, y compris le Maroc. C'est la 12ème année que ce Baromètre est publié.
Le Baromètre montre que les cyber incidents et l'interruption d'activité sont les principales préoccupations des entreprises à travers le monde pour la deuxième année consécutive (avec 34 % des réponses dans les deux cas). Cependant, les risques qui enregistrent la plus forte hausse dans le classement de cette année sont les évolutions macroéconomiques (passant de la 10ème place à la 3ème place), principalement liées à l'inflation, à la volatilité des marchés financiers et à la menace d'une récession, ainsi que l'impact de la crise énergétique (faisant son entrée, à la 4ème place).
Le Top 10 des risques au Maroc
Les cyber incidents, telles que les pannes informatiques, les attaques de rançongiciels ou les violations de données, se classent comme le risque le plus important à l'échelle mondiale pour la deuxième année consécutive - la première fois que cela se produit. Il se classe également au premier rang des périls dans 19 pays différents, dont le Canada, la France, le Japon, l'Inde, le Royaume-Uni et même le Maroc.
En effet, les cyber incidents sont les risques les plus proéminents pour les entreprises marocaines (53%), devant le développement macroéconomique, comme les programmes d'austérité ou l'inflation (40%), l'interruption d'activité (33%), l'évolution du marché (27%), l'insolvabilité (20%), la perte de réputation ou de valeur de marque (20%), les pannes d'infrastructures critiques, comme les coupures de courant (13%), la crise énergétique (13%), l'incendie (13%) et les catastrophes naturelles (13%).
Coût moyen des fuites de données Selon Allianz, la fréquence des attaques de ransomwares reste élevée en 2023, tandis que le coût moyen d'une violation de données est à un niveau record à 4,35 millions de dollars et devrait dépasser les 5 millions de dollars en 2023. Le conflit en Ukraine et des tensions géopolitiques plus diffuses augmentent le risque d'une cyber attaque à grande échelle par des acteurs parrainés par l'Etat, ajoute l'assureur allemand.
De plus, poursuit la même source, il y a aussi une pénurie croissante de professionnels de la cyber sécurité, ce qui pose des défis lorsqu'il s'agit d'améliorer l'invulnérabilité. « Pour la deuxième année consécutive, le Baromètre des risques d'Allianz montre que les entreprises sont principalement préoccupées par l'augmentation des risques de cyber incident et d'interruption d'activité. Dans le même temps, elles considèrent l'inflation, une récession imminente et la crise énergétique comme des menaces immédiates pour leurs activités. (...) La bonne nouvelle, c'est qu'en tant qu'assureurs, nous constatons une amélioration continue de la résilience chez nombre de nos clients, grâce à la sécurisation des chaînes d'approvisionnement, à l'amélioration des plans de continuité d'activité et au renforcement des contrôles cyber », selon l'institution. L'adoption des mesures nécessaires pour renforcer la résilience et réduire les risques fait désormais partie des priorités des entreprises, après les événements de ces dernières années», commente Joachim Mueller, PDG d'AGCS.
Le Baromètre analyse aussi les réactions des entreprises selon leur taille. La moitié de l'échantillon représente des sociétés importantes, et la moitié celles de petite ou moyenne taille. Les petites entreprises, moins protégées, placent également le risque cyber au premier rang; elles sont 31% à l'indiquer. Pour les entreprises de taille intermédiaire, c'est le risque d'interruption d'activité qui représente le risque n°1, avec 35% des répondants.