Lors du lancement des compétitions, nous avons eu droit à des discours politiques truffés de désinformation et carrément de mensonges. En plus, les Africains ont eu droit, c'est un bonus, à la présence de l'armée dans tous les aspects de la manifestation y compris, ce qui est un comble, lors de la rencontre des présidents de la FIFA et de la CAF avec les autorités algériennes. Le message de la junte militaire à la jeunesse africaine est clair, il n'y a que l'armée pour diriger le continent. On l'a compris, c'est tout à fait l'opposé des objectifs aussi bien de la FIFA que de la CAF. C'est d'ailleurs la philosophie du sport en général. La junte militaire algérienne a donc transformé une activité de paix en guerre. Et pour cela, elle a voulu mettre toutes les chances de son côté. Parce que le président de la CAF est sud-africain, elle a baptisé un stade au nom de Nelson Mandela et a invité un des petits-fils de ce dernier à prononcer un discours à l'ouverture, où il a défendu la cause du Polisario. Ce n'était pas imprévisible pour tout dire. Le pouvoir d'Alger exploite toutes les rencontres internationales pour parler du Sahara tout en prétendant qu'il n'est pas partie du conflit. Qu'importe, voyons ce que le Maroc a fait. Les joueurs de la sélection marocaine se sont rendus à l'aéroport et ont attendu que l'Algérie autorise leur avion à voler directement vers la ville où ils devaient jouer. N'ayant reçu aucune nouvelle, l'équipe a quitté l'aéroport avec la déception que peuvent ressentir des jeunes qui voulaient défendre leur titre de double champion de la CHAN. Pour le Maroc, il n'est pas question de passer par un autre pays ou une autre compagnie aérienne pour se rendre en Algérie. C'est une question de souveraineté, une valeur non négociable. Les responsables de la FIFA et de la CAF ont vu tout cela et n'ont pas besoin qu'on leur raconte ce qui s'est passé. On ne reviendra pas sur les cris anti-marocains du public parce qu'on a déjà vu cela dans des rencontres précédentes. Là aussi un comportement inconcevable chez nous. En ce moment, le Maroc est parfaitement clean, il est tout à fait dans son droit. Et s'il exerce ses droits de manière souveraine c'est parce qu'il a acquis une puissance internationale qui le lui permet. Il récolte les dividendes de la diplomatie royale. Lorsque le Roi Mohammed VI avait lié ses relations internationales à la souveraineté du pays sur les provinces du sud, il avait offert à tous les acteurs marocains qu'ils soient politiques, diplomatiques ou économiques le pouvoir de négocier en position de force. On sait alors pourquoi le président de la Fédération marocaine de football a pu gérer la question du CHAN avec maestria, il faut bien le reconnaître. On doit quand même rappeler que lorsque les jeunes sportifs algériens étaient venus au Maroc, ils avaient reçu un accueil dignes de frères. Ils avaient même dansé sur les notes de la célèbre chanson Laayoun 3iniya. C'est aussi une valeur des Marocains et de la monarchie marocaine.
