La feuille de route de Mohammed VI pour restructurer les institutions réservées aux MRE    Tourisme : Le Maroc sacré «destination la plus accueillante» au WTM de Londres    Le Business Forum ZLECAf devient un rendez-vous annuel, l'édition 2025 prévue à Marrakech    Campagne sucrière : Cosumar double les superficies cultivées avec un programme de 45 000 Ha    Etats-Unis : Retour au pouvoir de l'auteur de la reconnaissance de la marocanité du Sahara    Football : L'entraîneur Rachid Taoussi soutient sa thèse sur le leadership sportif    Bundesliga : Adam Aznou, plus jeune international marocain et révélation du Bayern Munich    King Mohammed VI unveils reforms to strengthen support for Moroccans living abroad    Morocco crowned «most welcoming destination» at WTM London    Casablanca : Un nouveau centre d'hémodialyse voit le jour    Présidentielle américaine: Le retour triomphal de Donald Trump    USA: une présidentielle serrée sous le signe de l'incertitude    La Marche verte : Symbole de l'unité et de la persévérance du Maroc pour le Sahara    Djibouti : Le Maroc prône la diplomatie préventive pour renforcer le CPS de l'UA    CDM des Clubs 25 : La FIFA communique    Ligue des champions: Nouvelle démonstration pour le Barça, le PSG battu sur le fil par l'Atlético    Futsal amical : les Lions s'inclinent face aux Bleus    LDC. J4 (mardi) / Ayoub Bouaddi : ''Joueur du match'' Lilles-Juventus    12è Forum urbain mondial au Caire : le Maroc réaffirme son engagement à relever le défi d'un logement décent pour tous    Maroc-Etats-Unis: Un nouveau chapitre sous Trump II    SM le Roi Mohammed VI félicite Donald Trump pour sa réélection à la présidence américaine    ONUSIDA: L'artiste Oum désignée ambassadrice nationale de bonne volonté    La chirurgie marocaine est en deuil : Pr Ali Maaouni est mort    Cinéma : Le MP dénonce la domination des influenceurs et l'agonie des salles de cinéma    PLF 2025: Hausse du budget d'investissement du Département de l'Agriculture    Eau potable: Mise en service de deux stations de déminéralisation à Settat    Donald Trump remercie les Américains de l'avoir élu 47e président des Etats-Unis    Marche Verte: SM le Roi adressera ce mercredi soir un discours au Peuple    Procédures administratives : 22 décisions administratives simplifiées et numérisées    Présidentielle américaine: Les dirigeants mondiaux félicitent Donald Trump    Le Hamas appelle les États-Unis à cesser leur soutien 'aveugle' à Israël    Séisme d'Al Haouz : Laftit confirme une aide financière à 63.000 sinistrés et réfute toute exclusion    Macron félicite Trump et se dit "prêt à travailler ensemble" avec "respect et ambition"    Al Ain : Soufiane Rahimi auteur d'une prestation décevante face à Al-Nassré    La Gendarmerie royale renégocie le contrat de fourniture de masques chirurgicaux au ministère de la Santé    PLF 2025 : plus de 17 milliards de dirhams d'investissement pour le ministère de l'agriculture    Real Madrid : Carlo Ancelotti sur un siège éjectable    IFM : Les Rendez-vous de la Philosophie célèbrent 10 ans d'existence    Nador à l'heure de son 13è Festival international de cinéma et mémoire commune    Chantage économique : l'Algérie suspend les domiciliations d'import-export avec la France    Chambre des conseillers : Ouahbi présente les résultats et les conclusions du dialogue social sectoriel    Météo. Les prévisions du mercredi 6 novembre    Procédures administratives : 22 décisions simplifiées et numérisées    Chambre des représentants : Projet de loi approuvé pour réorganiser le CCM    Célébration du 10e anniversaire du Musée Mohammed VI d'art moderne et contemporain    Le caftan marocain brille de mille feux à l'Unesco    Oriental : Taforalt, berceau mondial de la phytothérapie ?    Oriental: Découverte de la plus ancienne utilisation médicinale des plantes au monde à Taforalt    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



ERADICATION OU LEGALISATION ?
Publié dans L'observateur du Maroc le 24 - 04 - 2014

Inédit ! 1.500 cultivateurs de cannabis venus de tous les douars de la province de Chefchaoun ont créé l'événement au Maroc le 5 avril à Bab Berred.
Tous ont répondu à l'appel du Parti Authenticité et Modernité (PAM) pour participer à ce meeting dans le but « de trouver des solutions réalistes aux agriculteurs du kif et pour mettre fin à leurs souffrances ».
C'est l'aboutissement du lobbying d'ONG des régions du Rif.
Mais la partie est loin d'être gagnée.
Historique
Chakib Al Khayari, coordinateur de la Coalition marocaine pour l'utilisation du cannabis à des fins médicinales et industrielles écoute les témoignages poignants des agriculteurs et leur scepticisme face au projet de légalisation.
L'homme qui a été l'un des premiers à avoir lancé ce débat qualifie cette rencontre de « historique » mais aussi de « surréaliste ».
Khayari se rappelle de son procès en 2009. Il a été condamné pour avoir débattu de la légalisation du kif.
« Parmi les chefs d'inculpation retenus contre moi c'était la défense de la légalisation. Aujourd'hui, c'est la gendarmerie royale qui veille au bon déroulement de ce débat. C'est un changement radical », estime-t-il.
Depuis sa sortie de prison en 2011, Khayari peaufine un projet de loi pour légaliser le kif.
Un texte est envoyé aux groupes parlementaires en 2012.
Le PAM et le PJD se disent intéressés d'en savoir plus.
Et c'est le PAM qui se décide le premier en organisant une journée d'étude au Parlement sur la question en décembre 2013.
Par la même occasion, des concertations sont entamées avec les agriculteurs.
Le meeting de Bab Berred était une première étape, suivra une deuxième phase en mai prochain.
« Nous n'avons pas de réponses à toutes les questions.
Ces rencontres servent à consolider notre dossier », explique Hakim Benchamach du PAM. Ce débat pose trois grandes questions ❚
L'ENJEU POLITIQUE
Environ 48.000 cultivateurs du kif sont recherchés ou sont en état de fuite.
« Ces chiffres ne sont pas contestés par le ministre de l'Intérieur.
Les personnes concernées sont accusées et doivent donc prouver leur innocence », regrette Benchamach.
D'où l'Appel de Chaoun.
Ses 19 organisations signataires réclament « des mesures de réparations pour stopper les poursuites à l'égard des cultivateurs ».
En clair, partis et associations signataires exigent une grâce pour ces agriculteurs et leurs familles.
Benchamach propose une grâce parlementaire et non royale.
« Il faut que le parlement assume ses responsabilités », insiste-t-il.
Pour Me Naoufel Bouamri de l'USFP, « la grâce doit être royale, pour éviter tout malentendu ».
La proposition de grâce est accueillie avec bienveillance par les agriculteurs.
« Cet acte de bonne volonté ne doit pas être conditionné par l'arrêt de cette culture », préviennent-ils.
De son côté, le ministère de l'Intérieur observe ces joutes.
« Nous tenons à appliquer la loi.
Quand, il y aura un changement législatif, nous nous y conformerons », nous déclare une source autorisée de ce département.
La culture du cannabis est passible d'un à vingt quatre mois de prison ferme, en plus d'amendes d'une valeur allant de 800 DH à des montants très lourds.
L'ENJEU REGIONAL
La deuxième question épineuse à laquelle tout projet de légalisation devrait répondre est celle des zones dédiées à la culture du cannabis.
Faut-il limiter le périmètre de la culture du kif dans les zones « historiques » des tribus de Bni Khaled, Kettama, Jbala, Senhaja et Ghmara ? Ou bien la culture doitelle couvrir les régions de Taounat, Ouazzane et Larache qui ont connu le développement de l'agriculture du kif dans les années 90 ? Ou encore, peut-on étendre la culture à tout le Maroc ? Face à ces questions délicates, les partis politiques jouent la prudence.
Les habitants des zones « historiques » brandissent le Décret royal de 1919 autorisant ces régions de cultiver le kif.
Pour les parlementaires de la région, c'est un faux débat.
« Les idées reçues sur le projet de régularisation sont véhiculées par un lobby composé de politiciens et de barons de la drogue pour préserver le statut-quo », avance Jamal Stitou, parlementaire de Bab Berred.
Et ce député de trancher : « La légalisation ne doit concerner que les régions historiquement liées au kif ».
Il n'empêche, la question demeure posée, surtout qu'un groupe d'agriculteurs de Doukkala annonce son intention de cultiver le kif dans cette région...
L'ENJEU ECONOMIQUE
« Le kif est le don de Dieu pour le Rif », lance en choeur les agriculteurs.
Ces derniers s'inquiètent d'une baisse de leurs maigres revenus en cas de régularisation.
Mohamed Boudra, président de la Région de Taza-Al Houceima, se veut rassurant : « La commercialisation pourrait se faire sous l'égide d'une Agence nationale de la culture du kif qui achètera obligatoirement les récoltes.
Les agriculteurs seront tenus de vendre exclusivement à l'Etat mais à un prix fixe », propose Boudra.
L'usage industriel du kif est un sujet qui suscite nombre d'interrogations.
« Le cannabis à usage industriel ou thérapeutique est très mal étudié au Maroc.
Les hypothèses sur les utilisations alternatives possibles sont à relativiser », tempère Khalid Benomar de l'Agence du Nord (Lire son interview).
Malgré toutes ces zones d'ombre, le PAM s'accroche à son projet.
« Des études scientifiques et économiques sont menées par nos experts sur ces questions.
Pour l'heure, nous avons une seule certitude, les différents projets de développement de ces régions ont échoué car ils n'ont pas pris en compte la composante du kif », conclut Benchamach.
KIF UNE ECONOMIE À DOUBLE VITESSE
Ménages vivant de la culture du kif : 90 000
Surfaces cultivées : 47 500 ha (en recul de 40% par rapport à 2004)
Rendement du kif : 459 kg/ha (en bour) et 1 821 kg/ha (en irrigués)
Production de kif : 53 300 tonnes
Prix de vente du kif : 50 DH/kg
Prix de vente de la résine du kif : 4000 DH/kg
Revenu brut du kif par famille : Entre 20 000 et 40 000 DH/an.
Lire aussi :
http://lobservateurdumaroc.info/2014/04/24/dans-les-regions-du-cannabis-sur-la-piste-des-48-000-wanted/
http://lobservateurdumaroc.info/2014/04/24/la-legalisation-du-cannabis-nest-pas-viable/


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.