Une Marocaine ou un Marocain peuvent dire qu'ils aiment l'Algérie, qu'ils supportent une équipe de foot algérienne ou qu'ils adorent Oran, Alger ou Tizi Ouzou. Un entrepreneur marocain peut vanter les qualités de ses homologues algériens, un chanteur peut chanter une chanson algérienne. Tout cela se passe chaque jour au Maroc. En Algérie c'est un autre programme. C'est une sorte d'amour à sens unique, parce que de l'autre côté de la frontière les actes d'hostilité culturelle se multiplient au point de devenir un sacerdoce. Voici quelques exemples de l'animosité algérienne envers le Maroc et les Marocains. C'est succulent. La compagnie algérienne Air Algérie avait posté une promotion pour sa nouvelle ligne de Tlemcen, rappelant l'histoire maroco-andalouse de cette ville.S'en est suivi une levée de boucliers aussi immédiate que violente. Pas question de citer le passé marocain. Du coup, la compagnie a modifié son post, enlevant la référence maroco-andalouse. Si le post initial a mécontenté les Algériens, le deuxième a fait rigoler les Marocains. Il a aussi coûté sa place au responsable. Etre sanctionné de la sorte ne peut se produire que dans un régime totalitaire. Elle est belle l'image hein! Sur les stades de foot, cette fois-ci. Lors du match entre la WAC casablancais et le Belouzdad algérien, les supporters algériens ont copieusement insulté les Marocains « baiseurs de mains ». C'est une insulte qui se retrouve dans les commentaires sur tous les réseaux sociaux. Au-delà du manque d'éducation, c'est un acte qui peut être condamné par les instances sportives internationales. Mais les joueurs marocains n'en ont pas tenu compte, on les a vus sortir du stade en rigolant et en applaudissant. Ils comprennent la réaction des supporters suite à la défaite de leur équipe. Samedi prochain, au match retour, on verra ce que sera la réaction des Casablancais, mais on peut être sûr qu'ils n'iront pas jusque'à cette infamie. Les Marocains pensaient que la haine que distille l'Algérie contre leur pays et leurs institutions était le fait du régime militaire qui tient le pays d'une main de fer. On s'aperçoit, aujourd'hui, qu'elle est devenue une attitude du peuple. Et c'est normal parce que ce peuple subit la propagande du régime depuis des décennies. Difficile d'y échapper. Le président Tebboun, installé par les militaires pour donner au régime un visage civil et démocratique, disait qu'il n'avait aucun problème avec les Marocains, qu'il en avait juste avec le Makhzen (l'Etat marocain). Eh bien, il doit actualiser ses connaissances, parce qu'il a justement un problème avec le peuple marocain. Mais comment, bon sang, peut-on fonder un régime sur la haine du pays voisin? Ce n'est pas en haïssant le Maroc que les Algériens pourront trouver du lait, de la farine ou de l'huile, sans passer leur temps à faire la queue pour les obtenir. Le Maroc ne dépend en rien de l'Algérie. L'arrêt du gazoduc algéro-maroco-espagnol n'a pas touché l'économie et la société marocaines. Tout a continué à fonctionner comme si le gazoduc n'avait jamais existé. En prime, la partie marocaine du gazoduc est devenue... marocaine. Comment peut-on aussi aveugle? Après tout, la haine rend aveugle. C'est comme l'amour, sauf qu'avec l'amour on est plus détendu.