«Je n'ai aucune raison de penser, ni objective ni de toute autre nature, qu'un Etat ami comme le Maroc devrait me surveiller», affirme Arnaud Montebourg. L'ancien ministre français de l'Economie et du Redressement productif ajoute dans sa déclaration au quotidien Le Monde : «C'est invraisemblable. Je n'ai jamais exprimé d'hostilité à l'égard du Maroc. Je fais partie de ceux qui se tiennent à équidistance des différends entre le Maroc et l'Algérie». C'est ainsi que le président de l'association France-Algérie, dont le grand-père était algérien et dont la femme, qu'il a épousée en 2021, est d'origine marocaine, a réagi. Arnaud Montebourg barre ainsi la route à ceux qui tentent d'instrumentaliser la supposée tentative de piratage de son téléphone pour s'attaquer, encore une fois, au Maroc. Pourtant, c'est ce que des médias du réseau "Forbiden Stories" ont encore fait, maladroitement. «Ces ''marqueurs'' d'attaques ou de tentatives d'attaques seraient liés au Maroc selon nos investigations.», suppose -puisqu'utilisant le conditionnel- l'auteure de l'article de Franceinfo publié hier soir, lundi 7 février, qu'elle attribue à la cellule investigation Radio-France/Franceinfo. Arnaud Montebourg visé à son tour par le logiciel espion Pegasus. https://t.co/OMDDTGogklpic.twitter.com/slPnS5hEyh — France Inter (@franceinter) February 7, 2022 Dans son article mis en ligne au cours de la même soirée, Le Monde s'y prend autrement en affirmant que «les analyses techniques mettent, par ailleurs, en lumière des éléments accréditant l'implication du Maroc dans cet espionnage». Or, Me Olivier Baratelli et Me Rodolphe Bosselut ont porté plainte pour diffamation, au nom du Maroc, contre 10 médias français dont Le Monde, Radio France et France Media Monde. Tous ont déjà émis la même accusation. Ces avocats du Royaume n'ont eu de cesse de réclamer justement, avec insistance, que les accusateurs montrent les «éléments» et donc les preuves qu'ils détiennent. Fin janvier dernier, Me Baratelli a rappelé lors de l'une de ses sorties médiatiques que les 10 journaux poursuivis avaient laissé entendre que le Maroc avait espionné le Président de la République française lui-même, son Premier ministre et 14 ministres français, «ce qui serait un scoop absolument incroyable». L'avocat a affirmé que ces allégations ne sont rien d'autre qu'«une supercherie internationale puisque Jean Castex est allé les infirmer, trois jours après leur publication, devant l'Assemblée nationale». Il a en outre souligné que les médias concernés avaient normalement un délai de dix jours pour amener despreuves devant étayer la folle rumeur véhiculée. «Six mois plus tard, la baudruche est complètement retombée et les accusations sont réduites à néant... Les 10 médias se murent dans un silence absolue en mettant la tête dans le sable et en pratiquant la politique de l'autruche. C'est là un modèle de lâcheté judiciaire», a-t-il protesté. Par ailleurs, Me Barate a assuré que l'artifice de procédure utilisé par les diffamateurs consistant à détourner le débat vers l'irrecevabilité des plaintes du Maroc n'est qu'un écran de fumée.