2 MMDH. C'est l'enveloppe prévue par le gouvernement pour remettre le secteur du tourisme sur les rails. La décision est le fruit de nombreuses rencontres entre la confédération nationale du tourisme et le ministère de tutelle. Au bord de l'asphyxie La fermeture des frontières décidée en novembre 2021 suite à l'apparition du variant omicron a été mal vécue par les professionnels qui commençaient à peine à redémarrer la machine après plus de 20 mois de gel des activités. Selon les chiffres de la direction des études et des prévisions financières (DEPF), une hausse de 201,7% a été enregistrée au titre du troisième trimestre 2021 qui a coïncidé avec la réouverture des frontières. Les arrivées touristiques avaient alors bondi de 716,9% à près de 2 millions de touristes, dont 30% de touristes étrangers, après 242.000 touristes un an auparavant. Pour leur part, les nuitées ont atteint près de 4 millions, dont 30% réalisées par des non-résidents, après 1,4 million au T3-2020, soit une hausse de 183,9%. Cette évolution aurait contribué au léger redressement de 20% de la valeur ajoutée du secteur du tourisme qui avait connu une baisse drastique de 56% en 2020. Aujourd'hui, la situation est critique pour l'ensemble de l'écosystème touristique de Marrakech par exemple, où l'association des hôteliers estime que sur les 250 établissements que compte la ville plus de 110 hôtels sont actuellement fermés dont 20 le sont définitivement. Plan de sauvetage Le plan d'urgence pourrait donner un nouveau souffle au secteur. En tout cas c'est l'ambition affichée par les pouvoirs publics qui tablent sur cinq mesures principales de relance . Il s'agit notamment de la prolongation du versement de l'indemnité forfaitaire fixée à 2000 dirhams au cours du premier trimestre 2022 au profit des employés du secteur du tourisme, du transport touristique et des restaurants classés ainsi que le report du paiement des cotisations dues à la CNSS pour une durée de 6 mois au profit des même salariés. Les hôteliers et les entreprises de transport touristique bénéficieront aussi d'un report des échéances des emprunts bancaires d'une durée pouvant aller jusqu'à un an. L'Etat paiera les intérêts intercalaires pendant une période équivalente au nombre de mois d'inactivité au cours de l'année 2021, ainsi que le premier trimestre 2022. Autres mesures phares : la prise en charge par l'Etat de la taxe professionnelle due par les hôteliers en 2020 et en 2021 et l'instauration d'une subvention au profit du secteur hôtelier d'un montant de 1 milliard de dirhams. L'objectif de cette contribution est de soutenir les efforts d'investissement (maintenance, rénovation, formation, etc.) des hôtels qui souhaitent préparer la reprise rapide de leurs activités dès la réouverture des frontières.