La voie express Tiznit-Dakhla sera prête fin 2022. C'est du moins ce que confie la direction centrale provisoire. Ce projet censé révolutionner l'économie du Sahara marocain, était au départ prévu pour 2021. La phase d'étude a été programmée entre 2016 et 2018. Celle des appels d'offres et d'approbation des marchés entre 2017-2018, tandis que le coup d'envoi des travaux a été donné en 2017. «Le projet n'est pas en retard en soi. Nous avons atteint un taux d'avancement de 70%. Pour les 30% restants, les délais de réalisation de certaines sections ont été revus, suite à la résiliation de contrats avec des sociétés en charge du projet » explique Mbarek Fencha. Un méga-projet très attendu S'étendant sur 1.055 Km pour un coût de 10 milliards de dirhams (MMDH), ce chantier est le fruit d'une convention signée devant le Roi Mohammed VI à Laâyoune en 2015, à l'occasion de la commémoration du 40ème anniversaire de la Marche verte et dans le cadre du nouveau modèle de développement des provinces du Sud. «Le projet traverse les quatre régions du Royaume, Souss-Massa, Guelmim-Oued Noun, Laâyoune-Sakia El Hamra, et Dakhla-Oued Eddahab. Il est composé de 30 tronçons de voies express et 16 grands ouvrages d'art. Beaucoup de changements et d'améliorations ont été introduits à la version initiale du projet comme la réalisation d'un pont de 1650 mètres pour le contournement de la ville de Laâyoune, (le plus grand du Maroc et un record au niveau africain) pour une enveloppe de 1,2 MMDH. Ce méga-chantier se caractérise également par la création de circuits nouveaux s'étendant sur plus de 162 kilomètres, la construction de rocades en périphérie des villes(...). «Cette route revêt une importance capitale à l'échelle nationale et continentale en reliant l'Europe à l'Afrique subsaharienne via le Maroc. Au-delà de ces avantages, ce projet constitue un levier important pour l'investissement et aura un impact socio-économique considérable sur une population de plus de 2,2 millions d'habitants » note Fencha. ""Ce projet constitue un levier important pour l'investissement et aura un impact socio-économique considérable sur une population de plus de 2,2 millions d'habitants ». Des contrats résiliés Ces travaux ne sont pas des plus simples. «Nous faisons face à de nombreuses difficultés techniques liées à la nature du sol dans la région, les passages explosifs, la rareté des matériaux... » précise le chef de la direction centrale provisoire. Il y a aussi d'autres problèmes : «Les problèmes rencontrés par certaines entreprises suite à la pandémie » ont entrainé la résiliation de trois contrats avec des sociétés chargées de la réalisation de certaines sections comme celles de Guelmim-Tiznit, Tantan-Laâyoune... «Nous avons lancé d'autres appels d'offres. Deux contrats ont été signés avec de nouvelles entreprises. Le troisième le sera en début décembre » déclare Fencha qui ajoute par ailleurs que deux autres sociétés ont aussi du mal actuellement. L' heure est à la recherche de solutions adéquates, sinon, les contrats seront encore résiliés. «Ce sont ces contraintes qui ont eu un impact sur les délais de livraison des sections concernées. Et cela nous dépasse », déplore le Directeur des opérations qui reste néanmoins optimiste: «Tenant compte des changements dans le projet et des contraintes, nous sommes dans les délais engagés. Nous allons à présent accélérer le rythme et redoubler d'efforts» rassure-t-il.