De quel côté que vous approchiez Eric Zemmour, vous serez confrontés à sa question essentielle, l'immigration. C'est le seul thème qu'il maîtrise et quand on lui pose des questions sur des problèmes aussi importants pour les citoyens, il prend son temps pour ne pas répondre. Le pouvoir d'achat? Il ne donne pas encore de solution, même s'il avoue avoir connu le syndrome du 20 du mois. La peine de mort? Il répond d'abord par un Bffffff, avant d'escamoter toute la question en disant qu'il est philosophiquement pour. Mais politiquement? Rien. C'était en tout cas sa réaction face à Jean-Jacques Bourdin, le 30 septembre sur BFM TV. Bien. Il faut reconnaître que Zemmour a tout à fait le droit de défendre la société française, et c'est ce qu'il a fait dans son livre « La France n'a pas dit son dernier mot ». Il met en garde contre le « grand remplacement » des Français par d'autres peuples complètement différents qui vont effacer la culture et l'histoire françaises. Comment ne pas être d'accord avec lui. Les scènes de barbus bloquant des rues en France pour faire leur prière collective, n'est pas un spectacle anodin dans un pays de tradition judéo-chrétienne et laïque. Dans certains pays arabes et musulmans la pratique est aussi intolérable. Les appels à la prières par hauts parleurs ne touchent pas uniquement les oreilles des fidèles islamiques mais celles de tout le monde, y compris ceux qui n'aiment pas être dérangés dans la rue ou chez eux par des hauts parleurs. C'est légitime, le principe de liberté exige qu'on ne puisse pas faire subir à quelqu'un un spectacle, un son, une idéologie, qu'il n'aimerait pas qu'on lui impose. En France, les prières publiques n'ont pas été convenablement traitées par les autorités alors que la loi permet de les interdire au nom de l'espace public et de la laïcité. Elles ont laissé faire et des Français en ont gardé un mauvais souvenir, leur pays devient de plus en plus une terre d'islamistes conquérants qui n'agissent pas pour se rapprocher de dieu, sinon, la prière chez soi a autant de mérite que la prière collective. Ils agissent dans un sens déterminé et visiblement pas de manière spontanée. C'est quand même curieux de voir que de telles scènes ont proliféré depuis que la France a commencé à avoir des différends avec la Turquie, pays dont le parti au pouvoir est le parrain des frères musulmans. Derrière ces prières, on peut voir la main de certains pays islamiques qui utilisent la religion pour s'attaquer à l'Occident. La question du foulard ou du voile fait aussi partie du programme. Ce n'est pas une simple question de style vestimentaire, c'est une revendication culturelle qui s'impose de plus en plus en Occident au nom de la liberté. Or, il y a lieu de penser que les pays exportateurs de ces pratiques n'ont rien de commun avec des sociétés démocratiques. On a vu, en Turquie, comment le président qui veut l'être à vie, a changé la constitution pour s'accaparer tous les pouvoirs ce qui lui permet d'emprisonner tout le monde, y compris des journalistes, des universitaires et des intellectuels. Les propagateurs de la liberté de la prière et du voile intégral trouvent qu'ils ont ainsi le moyen de peser sur les politiques de certains pays importants à leurs yeux dans le processus de prise de décision à l'échelle internationale. Pour ces raisons, je le redis, il est difficile de ne pas donner raison à Eric Zemmour et aux Français qui craignent l'invasion de leur pays qui causera la disparition de leur culture et de leur histoire. C'est pourquoi, Eric Zemmour tente de faire face au remplacement par une mesure qui semble judicieuse. Donner des noms français aux enfants pour mieux garantir leur assimilation. Et là il dit quelque chose d'intéressant. Les Français aux prénoms arabes ou islamiques risquent d'être discriminés à cause de leur prénom justement, notamment à l'embauche. J-J Bourdin pose alors la question évidente de savoir qui est le fautif, le candidat ou l'employeur? Autrement dit le discriminant ou le discriminé. Eric Zemmour est clair et net, l'employeur n'est pas fautif même si la loi le poursuit pour ce fait. C'est donc la loi qui est mal faite. Là aussi, on reste dans le débat d'idées et il a tout à fait raison de penser ainsi. Eric Justin Léon Zemmour est un Français d'origine juive berbère, du Sud de la Méditerranée, précise-t-il, en référence à une partie de l'Algérie. Sa famille est arrivée en France lors de la guerre d'Algérie. Son nom de famille veut dire olivier dans la langue amazigh. Ses parents ont jugé indispensable de le garder, malgré sa référence à une culture et à un espace extra-français. Par contre les prénoms ont été francisés. C'est ainsi que Eric a pu s'assimiler complètement. La preuve que l'assimilation réussit. Pour autant est-il parfaitement semblable à un Alain par exemple, français de souche? Son nom de famille pose problème. Zemmour est très loin, géographiquement et culturellement de Dupont ou Durand. En plus, Eric est un nom d'origine scandinave. Il vient d'Eirikr, avec Rikr voulant dire souverain ou chef unique. Comme Eric le Saint, roi de Suède entre de 1156 et 1160 qui a défendu et promu le christianisme en Suède, Eric Zemmour parle de la tradition chrétienne de la France qui fait son identité et qui risque d'être supplantée par d'autres traditions religieuses. Par conséquent, Eric Zemmour n'est pas tout à fait français, ni par le nom ni par le prénom. Mais, cela devrait-il l'empêcher de défendre la France? Absolument pas. Il y est né, il y a grandi et étudié pour être l'homme qu'il est devenu aujourd'hui. Le fait qu'il ait percé dans le débat politique est dû au fait que de plus en plus de Français pensent comme lui. On ne peut pas cacher sous le tapis cette réalité. Ce n'est pas une poussière. Combattre Zemmour c'est combattre des citoyens qui trouvent qu'il représente bien leur sentiment et traduit bien leurs craintes et leur vision pour la France. D'ailleurs, à ce propos, même l'ancien président Nicolas Sarkozy milite pour la sauvegarde et la promotion de la culture française. Il y a consacré un livre intitulé Promenades. Pour lui, la politique culturelle fait partie de l'identité française. «Renoncer à mettre la culture au centre de nos politiques publiques serait abandonner le cœur même du message français», écrit-il dans la longue préface. Le message français à l'humanité. Bref, sachant tout cela, toute la France se demande si Eric Zemmour va ou non déclarer sa candidature aux présidentielles. Comme dans une course de 1.500 mètres, une des plus techniques, il faut savoir à quel moment, ça se compte en secondes, se détacher des autres athlètes. Trop tôt c'est la fatigue assurée, trop tard, c'est difficile de rattraper les premiers. Eric Zemmour est-il sorti trop tôt? Une campagne est un processus très compliqué et très fatigant, c'est d'ailleurs pourquoi, on lui a consacré un calendrier spécial. Mais veut-il vraiment intéressé? Jusque là rien ne le confirme et il fait tout pour faire durer le suspens. Ou alors, n'est-il qu'un lièvre politique qui va permettre à Emmanuel Macron de remporter les élections en le débarrassant du Rassemblement National de Marine Le Pen, classé deuxième dans les intentions de vote par tous les sondages? Ne peut-on trouver un indice qui confirmerait cette hypothèse? La banque Rothschild peut-être? En fait, selon une enquête de Radio France, le financier de Zemmour, celui qui a la lourde tache de rassembler les fonds de campagne serait Julien Madar, qui est un ancien de Rothschild. Dans son équipe il y a un banquier d'affaires, ancien de Rothschild, également Jonathan Nadler. Et qui est devenu président après avoir été chez Rothschild? Emmanuel Macron.