L'artiste investit pour la première fois, en solo et en résidence, une galerie marocaine privée. Cela dit, il compte plusieurs expositions individuelles et collectives, au Maroc et à l'étranger depuis 1999. Le jeune plasticien (34 ans au compteur) fait ses classes à Tanger, ensuite à l'Institut national des Beaux-arts de Tétouan. Un an après sa sortie d'école, il s'envole pour deux expositions en France. Depuis, quasiment pas de répit. Younès Rahmoun produit sans discontinuer. Un boulimique à la tête bien sur les épaules. Son univers, pluriel et précis à force de forger, prend vie dans le quotidien, l'entourage, le vécu, la mémoire. Partant de ces légitimes préoccupations, il observe quelques distances pour envelopper ses créations d'un tissu universel. Fatma Jellal, qui expose l'artiste, parle d'incantation, de mesure et d'inscription qui «sont des caractéristiques fondamentales de la pratique artistique de Younès Rahmoun. L'artiste porte un projet universel, au-delà des frontières religieuses et idéologiques». Sur un plan pratique, Rahmoun est le client parfait des résidences. Comme pour son diplôme de fin d'étude où il installe ses travaux dans un espace traditionnel marocain en s'y fondant, c'est en évoluant dans l'espace FJ qu'il a conçu une bonne partie de ses uvres actuelles. Pièces aux dimensions de la galerie, installations à la hauteur du rêveur qu'il est.