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«La croissance et la compétitivité du Maroc sont tributaires de la capacité d'innovation de ses entreprises et la valorisation de leur capital humain.»
L'Observateur du Maroc. Quelle évaluation faites-vous du bilan de Moulay Hafid Elalamy ? Mohamed Horani. Dans toutes mes déclarations, j'ai exprimé ma grande satisfaction quant au mandat de Moulay Hafid Elalamy, qui est très positif. Notre président sortant et toute l'équipe, dont nous faisons partie, ont su donner une image plus moderne de notre confédération. Beaucoup de choses ont été faites, mais on ne peut tout faire en trois ans. Quels sont les axes importants de votre programme ? Deux mots clés sont au cur de notre programme : oser et innover. Ce leitmotiv est décliné à travers un manifeste qui définit notre vision, nos valeurs, notre démarche et notre plan d'action. Notre ambition est basée sur une vision claire : insérer le Maroc dans l'économie mondiale du savoir, grâce à une entreprise marocaine citoyenne qui, encore une fois, ose et innove. Pour relever ce challenge, tant à l'échelle nationale qu'internationale, nous sommes convaincus qu'il faut inciter l'entreprise marocaine à améliorer sa productivité et sa compétitivité par la création de produits et de services authentiquement marocains et à très forte valeur ajoutée. Relever ce défi suppose un environnement adéquat. Ainsi, notre programme fait le point sur les grands chantiers : la PME, la fiscalité, l'export, les RH, le code du travail, la justice, etc. Votre élection intervient dans un contexte de crise. Avez-vous prévu une stratégie spécifique pour surmonter cette dernière ? Je rappelle que parmi nos valeurs, il y a : positiviser. Ceci dit, il faut transformer les contraintes en opportunités. Plus, la crise est une bonne leçon pour comprendre cette réalité, dans la mesure où le salut, pour faire face aux soubresauts de l'économie mondiale, passe par le renforcement de la compétitivité des entreprises marocaines. Pour ce faire, notre pays a besoin d'une entreprise citoyenne et innovante, qui ose conquérir de nouveaux marchés, en mettant au cur de sa stratégie la valorisation du capital humain. Nous sommes déterminés à contribuer à faire de la CGEM un levier de mobilisation des entrepreneurs marocains, afin de permettre au Royaume non seulement de faire face à cette crise, mais aussi en saisir toutes les opportunités. A ce niveau, je lève le voile sur une autre valeur qui est la nôtre : accélérer. Il s'agit d'augmenter la cadence de mise en uvre des réformes et des différentes stratégies sectorielles en tenant compte de l'importance du facteur temps et des défis de l'économie mondiale. Notre ambition est d'inciter les entreprises à créer des produits et des services à très forte valeur ajoutée, et nous pensons que le génie de l'entrepreneur marocain est largement à la hauteur de ce défi. Des secteurs sont atteints plus que d'autres par la fameuse crise. Va-t-on assister à des stratégies sectorielles ? La finalité de notre programme n'est nullement un centralisme rigide. Il faut, dans les circonstances de crise, instaurer le débat démocratique et relever l'exigence de la modernité. Notre ambition est d'impliquer davantage les fédérations et les unions régionales dans le processus de prise de décision et de mise en uvre de ses actions. Nous pensons que seule une démarche participative est à même de garantir une bonne représentativité sectorielle des entreprises. L'aboutissement d'un tel challenge renforcera certainement le rôle de la CGEM en tant qu'interlocuteur crédible des pouvoirs publics et des partenaires sociaux. A cet effet, nous comptons adopter une attitude d'écoute des différents intervenants du tissu économique et des chefs d'entreprises. Il faut soutenir davantage les unions régionales afin de leur permettre de développer et de promouvoir l'entreprenariat sur tout le territoire. J'ajoute que la mise à portée de mains des instruments du plan de soutien dédié à la PME au bénéfice de l'ensemble des entreprises, indépendamment de leurs secteurs et leurs localisations géographiques, est un impératif afin d'inciter les PME à s'engager dans leur modernisation compétitive, à travers l'appropriation des technologies de l'information et le développement de leurs compétences. Quelle CGEM souhaitez-vous voir en 2020 ? Une CGEM beaucoup plus moderne, dont la crédibilité serait renforcée et les ressources financières diversifiées. Je précise que nous souhaitons avoir une confédération considérée comme un espace de partage d'expérience et de réseautage au service de l'entreprise marocaine. Pour y aboutir, nous comptons consolider les acquis de la Confédération par le renforcement de la structure permanente et la dynamisation des commissions. Qu'en est-il du dialogue social ? Nous ne pouvons qu'être prêts à trouver un terrain d'entente. Il faut préciser qu'afin de préserver les emplois existants et en créer suffisamment pour réduire le taux de chômage, il faut des concessions aussi bien de la part du patronat que des salariés. Il ne faut pas oublier qu'une entreprise est une source de richesse pour investir davantage, créer plus d'emplois, payer plus d'impôts et contribuer à la consolidation de la place du Royaume sur l'échiquier international. Bref, nous sommes convaincus que la croissance économique est tributaire de l'adhésion et de la participation de tous. Quelle lecture faites-vous de la présence de Nouzha Skalli, ministre du Développement social, lors des élections de la CGEM? Une lecture simple : il faut continuer à favoriser l'émergence d'une entreprise citoyenne, disposée à soutenir les chantiers de solidarité et de développement humain.