Une amitié, un projet, un pari, une passion, du travail et du courage. Ce sont là les ingrédients de la recette qui a permis à Aly Horma et Islam Zahid de voir leur rêve devenir réalité. Ces deux hommes ont aujourd'hui fini par concrétiser leur ambition, à savoir organiser au Maroc une manche de championnat du monde FIA des voitures de tourisme. Sans relâche, depuis trois ans, ils n'ont cessé d'y croire et pourtant la tâche était ardue. Il fallait tout d'abord commencer par convaincre le manager général de la WTCC, Marcello Lotti, qui finit par être séduit : «Après leur avoir parlé, j'ai décidé de croire en eux, mais je vous avoue que c'était une décision difficile parce qu'il n'y avait rien à ce moment-là. Mais je dois vous dire que j'ai eu raison de croire en ces personnes, des personnes correctes, des personnes professionnelles. Le résultat, c'est que maintenant le circuit existe. On est ici. Dans quelques jours, nous allons rentrer dans l'histoire avec cet événement au Maroc. Ces jeunes ont eu raison de se battre.» Durant ces trois années, il a fallu tout mettre au point, mener des négociations à l'international et surtout réaliser des études pour satisfaire les critères hautement exigeants en termes de sécurité, de faisabilité et de financement. Obtenir l'homologation de la FIA pour un circuit en ville n'est pas chose aisée. C'est le troisième maintenant après celui de Valence et Macao, et surtout le seul qui existe à ce jour en Afrique. Mais le plus difficile, c'était surtout de convaincre les différents responsables au Maroc et les impliquer dans ce méga projet sportif qui a demandé plus de 200 millions de dirhams d'investissement. D'autant plus que, chez nous, ce championnat du monde WTCC n'a pas encore la renommée de la formule 1, ni celle de la WRC (championnat du monde des rallyes). Normal, cette année, il fête tout juste ses cinq ans. Sa jeunesse n'a toutefois pas empêché ce WTCC de se développer pour devenir l'une des compétitions les plus dynamiques, les plus populaires et les plus spectaculaires du sport automobile à travers le monde. Avec ce crochet au Maroc, à l'occasion de la troisième manche, ce championnat, qui compte au calendrier 24 courses, peut s'enorgueillir de traverser quatre continents (Afrique, Amérique latine et centrale, Europe et Asie). Et si au départ certains étaient septiques de voir Marrakech abriter une telle manifestation, le doute s'est vite estompé quand les travaux ont débuté l'année dernière. Le rythme effréné des réunions, supervisées par le wali de Marrakech himself, a fini par convaincre les différents opérateurs d'adhérer au projet qui n'est finalement sorti de terre qu'à un mois de l'événement. Et le résultat est impressionnant, de l'aveu même du manager général Marcello Lotti, qui ne tarit pas d'éloges à l'égard des promoteurs marocains : «On a le sentiment que les organisateurs ont construit un très beau paddock, en termes bien sûr de logistique et de technique, mais en même temps ils n'ont pas oublié de rappeler à tout le monde que nous sommes au Maroc. On a vraiment cette impression et, de par mon expérience, je peux vous affirmer que c'est difficilement réalisable. Sans peur de me tromper, je peux vous dire d'avance que ce sera l'un des cinq meilleurs paddocks dans le monde, toutes catégorise confondues.» Même si ces paroles ont de quoi les satisfaire, nos jeunes promoteurs attendent avec impatience de recueillir les impressions, dimanche soir, des pilotes, de leurs accompagnateurs et du public au terme de ce week-end marrakchi qui s'annonce d'ores et déjà mémorable.