Par Tom Mitchell et Lucy Hornby à Pékin Le Parti communiste chinois au pouvoir (PCC) a promis un rôle « décisif » au marché, en annonçant un agenda de réformes qui fi xe le cap de la République populaire pour les dix ans à venir. Selon des informations distillées par l'élite dirigeante de la Chine, un communiqué à l'issue d'une réunion de quatre jours a renforcé la rhétorique réformiste du président Xi Jinping, signalant une fi n éventuelle des prix prescrits par l'Etat dans la deuxième économie du monde. Dans une autre mesure aussi radicale, le Parti a promis de s'attaquer au système « à deux vitesses » de la propriété foncière qui empêche les agriculteurs de vendre leurs terres. Ce même système les a empêchés de se lancer avec leurs familles dans une nouvelle vie au sein des villes chinoises fl orissantes. « Les agriculteurs devraient également participer et profi ter des fruits de la modernisation », a précisé le communiqué. Ces déclarations interviennent à la fi n du troisième plénum du 18e Congrès du parti qui a réuni plus de 370 hommes et femmes des plus puissantes en Chine. Alors que le langage de ces documents a tendance à être délibérément vague, laissant les méthodes de mise en oeuvre aux ministères, la suggestion que la tarifi cation des taux d'intérêt, des terrains, de l'énergie et de l'eau -plus axée sur le marché- pourrait avoir un effet profond sur l'économie chinoise. « Dans le passé, ils disaient que le marché jouait un rôle « fondamental », a déclaré Ma Guangyuan, économiste à Pékin. « C'est un grand pas en avant ». Une autre clause aussi importante implique la distinction entre les terrains urbains et ruraux qui peuvent être utilisés pour la construction sera éliminé, permettant aux villes de se développer plus rapidement et aux agriculteurs d'être mieux indemnisés lorsque le terrain est réservé à la promotion immobilière. Les Plénums sont traditionnellement marqués par des points tournants dans l'histoire de la Chine, à commencer par la réunion du Comité central en Décembre 1978, lorsque Deng Xiaoping a renversé une décennie d'anarchie politique et de revers économiques déclenchés par la Révolution culturelle. Un autre plénum en 1993 a fi xé le cap pour une décennie de croissance et de réformes qui ont abouti à l'admission de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce à la fi n du siècle. Le plénum de la semaine dernière a été présenté comme point de repère défi nissant la direction et le ton des 10 années de fonctions de M. Xi et du Premier ministre Li Keqiang. Les fonctionnaires chinois ont déclaré que le plénum aurait ouvert la voie à la libéralisation de la monnaie et des taux d'intérêt, à un assouplissement des restrictions sur l'installation des citoyens ruraux dans les villes et à une atteinte à la puissance des entreprises publiques. Les détails utiles sur les réformes on déçu certains analystes. « La démarche était plutôt modérée, mais les détails sur la façon dont elle sera réalisée reste à voir », a déclaré Gao Minghua, directeur d'un centre de gouvernance d'entreprise à l'Université normale de Pékin. Le parti a également précisé que l'Etat tiendrait encore les commandes de l'économie. Le communiqué semblait exclure tout effort sérieux visant à réduire la puissance des entreprises publiques dans les secteurs tels que la banque, l'énergie, les télécommunications et le transport