Benkirane II se renforce avec de nouveaux entrants et fait appel à d'anciens ministres. Zoom sur les gros calibres. Moulay Hafid Elalamy: Un poids lourd Moulay Hafid Elalamy est le président fondateur de Saham Group, une holding marocaine de premier plan qui est présente dans les secteurs de la Finance, de l'Offshoring et de la Santé. Il a été à la tête de la CGEM où il a entrepris des réformes d'envergure. Ce big boss fait partie des dirigeants 2.0 : Il tient un blog pour « faire part de ses opinions et partager ses réflexions avec les internautes » et fait partie des blogueurs marocains les plus lus. C'est un poids lourd de l'économie marocaine dont le groupe a dépassé les frontières pour investir en Afrique notamment où il fait une percée remarquable dans le domaine de l'assurance. Né le 13 janvier 1960 à Marrakech, Moulay Hafid Elalamy est diplômé de l'Université de Sherbrooke en systèmes d'information. Il a d'ailleurs entamé sa carrière au Canada en tant que Conseiller Senior auprès du ministère des Finances du Québec avant d'intégrer Saint-Maurice, une compagnie d'assurance canadienne où il a occupé la poste de Directeur de Systèmes d'Information. De retour au Maroc, Elalamy rejoint la Compagnie Africaine d'Assurance, filiale du Groupe ONA, en tant que Directeur Général. En 1995, il crée le Groupe Saham, opérateur clé des métiers de service: Finance (Assurance, Assistance, Crédit à la consommation), Offshoring, Santé. En 2005, Moulay Hafid Elalamy devient Président Directeur Général de CNIA Assurance suite à son acquisition par le groupe Saham. Il est également Membre de la Fondation Mohammed V pour la Solidarité présidée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, administrateur et trésorier de l'Association Lalla Salma de lutte contre le cancer, présidée par son altesse Royale la princesse Lalla Salma, et gouverneur de la Faculté d'administration de l'Université de Sherbrooke. Il est aussi Vice-président de la Fédération Marocaine des Sociétés d'assurance et de réassurance et Membre du comité d'investissement de la Caisse Interprofessionnelle Marocaine de Retraite. Mohamed Boussaïd: L'homme des finances Mohamed Boussaïd est un politicien et ingénieur marocain né le 26 septembre 1961 à Fès. Né en 1961 dans la médina de Fès, il commença tout d'abord dans une école publique puis il restera à Fès jusqu'au bac décroché en Sciences mathématiques, en 1980, au Lycée Moulay Driss. À partir de là, il s'envole pour la France pour continuer ses études. En 1986, Boussaïd obtient un diplôme d'ingénieur de l'Ecole des Ponts ParisTech qui portait alors comme nom Ecole nationale des ponts et chaussées. Entre 1986 et 1992, il exerce en tant qu'ingénieur au conseil de la Banque commercial du Maroc. Ensuite, de 1992 à 1994, il occupe les fonctions de directeur général adjoint d'une société marocaine spécialisée dans la production. Entre 1994 et 1995, il est chargé de portefeuille à la Banque Marocaine du Commerce et de l'Industrie. De 1995 à 1998, il occupera le poste du chef du cabinet du ministre des travaux publics puis du ministre de l'agriculture et ensuite de l'équipement et de l'environnement. De 1998 à 2001, il devient directeur des programmes et des études au ministère de l'équipement. Pendant qu'il occupe ce poste, Boussaïd réussit à obtenir un Master dans l'Ecole nationale des ponts et chaussées en 2000. À partir de 2001 jusqu'en 2004, il occupe le poste de directeur des établissements publics et des participations et devient directeur des entreprises publiques et de la privatisation au ministère des Finances et de la privatisation. Il a ensuite occupé le poste de ministre chargé de la modernisation des secteurs publics en 2004 dans le gouvernement Jettou II et ministre du Tourisme et de l'Artisanat dans le gouvernement Abbas El Fassi du 15 octobre 2007 au 4 janvier 2010 après le remaniement effectué par le roi Mohamed VI. Le 1er mars 2010, il a été nommé par le souverain wali de la région de Souss-Massa-Drâa et gouverneur de la préfecture d'Agadir Ida-Outanane, en remplacement de Rachid Filali Amine. Puis, il est depuis le 11 mai 2012, Wali de la région du Grand Casablanca est gouverneur de la préfecture de Casablanca. Maintenant, il devient l'argentier du Royaume. Salaheddine Mezouar: Le temps de la diplomatie économique Salaheddine Mezouar, né en 1953 à Meknès, est un politicien et homme d'affaires. Il est président du parti Rassemblement national des indépendants depuis le 23 janvier 2010. Il est également député à la Chambre des représentants depuis les élections législatives de 2011. Salaheddine Mezouar est titulaire d'un doctorat en sciences économiques de l'Université des sciences sociales de Grenoble et titulaire du diplôme du cycle supérieur de gestion de l'Institut supérieur de commerce et d'administration des entreprises (ISCAE) de Casablanca. Il occupe, au début des années 1980, les postes de responsable administratif et de financier au sein des Régies d'Eau et d'Electricité de Rabat et de Tanger, puis de directeur administratif et financier d'une société franco-tunisienne des travaux d'électricité, plomberie, froid et maintenance, basée à Tunis. Il a également été chargé de mission à l'Office d'exploitation des ports (ODEP), avant d'intégrer, en 1991, un groupe espagnol spécialisé dans la fabrication du tissu où il assure les fonctions de directeur général de la filiale de Settat et de directeur commercial du groupe pour le Maroc, l'Afrique et le Moyen- Orient. En 2002, il est élu président de l'Association marocaine des industries du textile et de l'Habillement (AMITH). Le 8 juin 2004, il est nommé ministre de l'Industrie, du Commerce et de la mise à niveau de l'Economie dans le gouvernement Jettou II. Le 15 octobre 2007, il est nommé ministre de l'Economie et des Finances dans le gouvernement Abbas El Fassi. Le 23 janvier 2010 à Marrakech, il est élu président du Rassemblement national des indépendants (RNI). Abdeslam Seddiki: La suite logique Abdeslam Seddiki a été nommé ministre de l'Emploi et des Affaires sociales. Il est né le 31 décembre 1951 à Taza. Titulaire d'un Doctorat d'Etat en Sciences Economiques de l'Université Hassan II Casablanca (1988) et d'un doctorat de troisième cycle de l'Université de Grenoble (1979) ; A. Seddiki est depuis 1980, professeur de l'Enseignement Supérieur. De 1989 à 1995, il a collaboré au quotidien Al Bayane où il animait la rubrique économique. Abdeslam Seddiki est membre du Bureau Politique du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) depuis mai 2010. Il est chargé des droits de l'Homme, du développement humain et de la coordination de la région d'Al Hoceima-Taza-Taounat. En 2006, il a été chargé de la coordination du Programme économique, social et culturel du parti, et en 2011, il a été désigné coordinateur de la commission de préparation du programme électoral du PPS. Au niveau associatif, il a été de 2006 à 2010, membre du Bureau National de l'Organisation marocaine des droits de l'Homme (OMDH). Il est également membre fondateur de l'Observatoire Social International (O.S.I.) créé à Rome en janvier 2000 et membre de son Comité d'Orientation, membre de l'Association des Economistes Marocains et membre du Bureau National de l'Association du Rif pour le Développement et la Culture (ARID). A. Seddiki est également l'auteur de publications diverses dans des revues à caractère scientifique, et chroniqueur dans plusieurs revues et journaux marocains. Il a également dirigé plusieurs thèses et mémoires de master et de licence. Il hérite ainsi d'un département très stratégique, l'emploi étant toujours un dossier chaud. Mohamed Hassad: L'homme aux multiples compétences Mohamed Hassad est donc ministre de l'Intérieur. Il est né le 17 novembre 1952 à Tafraout. Diplômé de l'école Polytechnique des ingénieurs de Paris en 1974 et de l'école nationale des ponts et chaussées de Paris en 1976. Hassad avait occupé entre 1976 et 1981, le poste de directeur régional des travaux publics dans les provinces de Fès, Taounate et Boulemane. Il a ensuite occupé le poste de directeur général de l'Office national d'exploitation des ports (ODEP) entre 1985 et 1993, avant d'être nommé le 11 novembre 1993, ministre des travaux publics, de la formation professionnelle et de la formation des cadres. Le 31 janvier 1995, il a été nommé PDG de la compagnie Royal Air Maroc avant d'occuper en février 1997 le poste de président de l'association internationale du transport aérien dans les pays francophones. Le 27 juillet 2001, il a été nommé wali de la région de Marrakech-Tensift-El Haouz, puis en juin 2005, wali de la région de Tanger- Tétouan et gouverneur de la préfecture de Tanger- Asilah. En novembre 2012, il a été nommé président du Conseil de Surveillance de l'Agence Spéciale Tanger-Méditerranée. Un beau parcours qui a valu au nouveau ministre de l'Intérieur le wissam Al Arch de l'ordre d'officier. Fatima Marouane: Pour la solidarité économique Fatima Marouane est donc, la ministre de l'Artisanat, de l'Economie sociale et solidaire. Elle est née en 1952 à Benslimane. Membre du Conseil national du RNI et du Conseil de la Région du Grand Casablanca, elle a participé à l'élaboration du programme du RNI dans les domaines de la santé et de l'enseignement et encadré plusieurs rencontres du Parti. Lauréate de la faculté de médecine de Lyon (France), Mme Marouane est ex-professeure/chercheure à la faculté de médecine et de pharmacie à Casablanca, médecin spécialiste en endocrinologie-Diabétologie-Maladies de la nutrition, ancienne chef de service d'Endocrinologie Diabétologie et Nutrition au CHU Ibn Rochd à Casablanca et ex-présidente de la Société Marocaine d'Endocrinologie Diabétologie et Nutrition (SMEDIAN). Elle est aussi membre-élue de la commission scientifique à la faculté de médecine et de pharmacie à Casablanca, membre de la commission nationale de prévention et de lutte contre le diabète (ministère de la santé). Mohamed Abbou: Encore un tour Mohamed Abbou, le nouveau, ministre délégué auprès du ministre de l'Industrie, du Commerce, de l'Investissement et de l'Economie numérique, chargé du Commerce extérieur, est né le 1er janvier 1959 à Taounate. Titulaire d'un diplôme d'ingénieur en industrie agro-alimentaire de l'Institut agronomique et vétérinaire Hassan II de Rabat et d'un doctorat en chimie analytique de l'Université d'Aix Marseille, le nouveau ministre est professeur universitaire à la faculté des sciences et techniques de Fès depuis 1986. Député de la province de Taounate depuis 1997, il est membre du bureau exécutif du Rassemblement National des Indépendants (RNI) depuis 2001. Il a également présidé le groupe parlementaire du RNI à la Chambre des représentants durant la 7ème législature (2002-2007). Mohamed Abbou est en outre président de la commune rurale de Beni Oulid (province de Taounate) depuis 1992, où il préside l'association locale de bienfaisance et co-préside l'association « Goutte d'eau » de la province de Taounate. Au commerce extérieur, Mohamed Abbou aura beaucoup à faire, le déficit commercial ne cesse d'augmenter. Mbarka Bouaida: Compétence et sérénité Mbarka Bouaida, la ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, est née en 1975 à Laqssabi près de Guelmim. Membre du bureau politique du Rassemblement National des Indépendants (RNI), Bouaida a été élue en 2007 pour la première fois à la Chambre des représentants. Elle avait coprésidé la commission parlementaire mixte Maroc Union européenne depuis sa création en mai 2010, avant de présider, durant l'année 2010, la commission des Affaires étrangères, de la Défense nationale et des Affaires islamiques à la Chambre des Représentants. Durant la période 2008 2009, elle a occupé les postes de vice-présidente de la Commission des Finances et des Affaires Economiques et de rapporteur de la même commission pour le projet de loi de finances 2009. En juin 2009, elle a été élue membre du conseil de la ville du Grand Casablanca. Sur le plan international, la ministre déléguée a été nommée « Young Global Leader » du World Economic Forum 2012. Elle est, depuis septembre 2011, vice-présidente du forum parlementaire international pour la démocratie. Elle est aussi membre du Centre Nord-Sud du Conseil de l'Europe, de l'Alliance des Civilisations des Nations unies et de « Munich Young Leaders » de la Conférence Internationale de Munich sur la sécurité. Mbarka Bouaida est titulaire d'un MBA de Hull University (Angleterre), d'un Master en communication de l'université de Toulouse et d'un diplôme de l'Ecole Supérieure de Gestion de Casablanca. Rachid Belmokhtar: L'Education sur les rails Rachid Belmokhtar, nommé ministre de l'Education nationale et de la formation professionnelle, est né en 1942 à Marrakech. Après des études secondaires au Lycée Regnault de Tanger et aux classes préparatoires aux grandes écoles scientifiques, il est admis à l'Ecole nationale supérieure des constructions aéronautiques de Toulouse en France. Ces études techniques seront complétées par une formation en économie et gestion à l'Institut d'études internationales de Toulouse et à l'Institute for management development en Suisse. Belmokhtar a exercé dans le secteur de l'informatique, dans une multinationale et dans une société marocaine de consultants. Il a également participé à de nombreuses reprises à des travaux sur l'Education. Il est nommé ministre de l'éducation nationale dans les gouvernements présidés par Abdellatif Filali, le 27 février 1995 et le 13 août 1997, poste qu'il conservera jusqu'en mars 1998. Le 25 juin 1998, il est nommé président de l'Université Al Akhawayne et en 2006 et président de l'Observatoire de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH). Décoré du wissam du trône de l'ordre de chevalier, Rachid Belmokhtar est titulaire de distinctions internationales, notamment de l'American Biography Society en 1986, pour ses travaux dans le domaine de l'éducation, et de la médaille de la Fondation Albert Einstein (Etats-Unis) en 1993. Il est chercheur associé à l'Ecole Mohammedia d'Ingénieur (EMI), membre du conseil de l'Université Mohammed V et du conseil de l'EMI. En septembre 2005, il a été reconduit membre du comité des experts en administration publique des Nations- Unies (CEPA). Il est aussi l'auteur de nombreuses publications dans le domaine des sciences, de la technologie et de l'éducation.