Le Collectif associatif « Pour l'éradication du travail des petites bonnes» fait son entrée sociale en force. Dans un communiqué aux termes durs, il fustige la politique gouvernementale dans ce dossier. « Après le lancement de plusieurs programmes sous des appellations aussi racoleuses les unes que les autres, aujourd'hui encore, des milliers de fillettes sont privées d'école pour des raisons multiples, dont la précarité et l'ignorance de leurs familles, la quasi-absence d'infrastructures scolaires, la prolifération des « samsar » [intermédiaire], la duplicité des employeur(e)s et la complicité de leur environnement », peut-on lire dans ce communiqué. Cris de colère ! Le Collectif renouvelle ses revendications adressées au gouvernement. Parmi elles, la révision de la politique publique en matière de lutte contre le travail des « petites bonnes ». Ces associations appellent également à l'adoption d'une loi spécifique qui sanctionne l'emploi des filles mineures dans le travail domestique et qui prévoit la « réparation » pour celles qui en sont victimes. Ces acteurs de la société civile exigent que l'Etat définisse le rôle de chaque acteur dans le retrait des « petites bonnes » de chez leur employeur, leur protection, leur accompagnement sanitaire et psychologique et leur réinsertion en famille et à l'école. Rappelons que le Maroc a ratifié la Convention des Droits de l'Enfant (CDE), depuis vingt-ans, ce qui constitue obligation d'en respecter les dispositions, dont le droit à l'éducation. Le Code du travail promulgué, depuis dix ans, interdit formellement le travail des enfants avant l'âge de 15 ans révolus. Cette disposition laisse le champ libre à l'exploitation des 15-17 ans. Chiffres. Une situation (toujours) alarmante Le Maroc compte 80.000 filles de moins de 15 ans exploitées en « petites bonnes ». 40% sont âgées de 12 ans et moins 50% en sont abandon scolaire 30% jamais scolarisées 60% des familles employeuses savent « l'illégalité du travail des enfants » Source : le Collectif «Pour l'éradication du travail des petites bonnes»