Le Parlement européen, réuni en plénière à Strasbourg, a décidé mardi de lever l'immunité parlementaire de la présidente du Front national (FN), Marine le Pen, à la demande du procureur général près la Cour d'appel de Lyon qui veut l'entendre dans le cadre d'une enquête pour « incitation à la haine raciale ». Citée à comparaître devant le juge d'instruction le 12 octobre 2012, son avocat avait refusé en invoquant son immunité parlementaire ce qui a amené le même juge à déférer son dossier au parquet en requérant la levée de l'immunité de Mme Le Pen afin que celle-ci puisse être entendue et, le cas échéant, la délivrance d'un mandat à cette fin. La présidente du FN est visée par une plainte du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) pour avoir stigmatisé les musulmans en les assimilant aux nazis, au cours d'une réunion publique de partisans de son formation politique le 10 décembre 2010 à Lyon. En 1998, le père de la présidente du FN, Jean-Marie Le Pen, a également été visé par la même procédure pour avoir soutenu que les chambres à gaz nazies étaient « un détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale ».