C'est une histoire de rivalité entre deux amis qui est, en fait, à l'origine de la création de cette équipe du CACAS, rebaptisée depuis son accession l'année dernière en GNFE II : Club Olympique de Marrakech. Fils de feu Ali Benfallah, grand promoteur touristique, Karim est depuis son jeune âge passionné de football. A défaut d'avoir pu en faire une profession, il en a fait un loisir. Relevant un défi que lui avait lancé un de ses copains gérant d'une grande surface, il décide de monter un beau jour une équipe au sein de son entreprise pour un match au sommet. «Le match ne s'est pas terminé parce que l'équipe adverse a aligné deux joueurs du Kawkab, ces derniers ont d'ailleurs depuis ce jour intégré le complexe Chez Ali, et par la force des choses notre formation» nous raconte Karim pour qui l'équipe représente une grande part dans ses activités quotidiennes. Ce n'est pas pour lui déplaire d'ailleurs. ?paulé par El Haj Belkahia, ancien dirigeant du Kamal de Marrakech. Il ne manque aucune des séances d'entraînement avant de retrouver chaque soir dans son restaurant, pour un briefing informel, les membres de son comité. Dans la joie et la bonne humeur et malgré parfois quelques divergences, l'équipe suit le chemin qu'elle s'est tracé. Avec une organisation à faire pâlir d'envie les meilleurs clubs de gnf1, l'équipe a pour ambition de jouer parmi les grands un de ces jours. Déplacement dans des cars de luxe, concentration dans les meilleurs hôtels, salaires et primes attribués au moment convenu, équipement dernier cri, rien n'est laissé au hasard. «Pas de problèmes, que des solutions», c'est la devise du président Karim Benfellah. Le jeune Abdessamad, son avant-centre, n'en revient toujours pas «Je suis allé passer l'Aïd avec mes parents à Ouarzazate. Le jour du retour, les routes étaient bloquées. J'ai aussitôt avisé mon président puisque j'allais manquer la séance d'entraînement. Dix minutes plus tard, il me rappelait pour me dire de me rendre le lendemain matin à l'aéroport. Arrivé sur place, j'ai trouvé un hélicoptère à ma disposition, prèt à me transporter à Marrakech. Ce fut inoubliable». L'histoire a fait le tour de la ville et fait sourire Karim qui se dit prêt à passer au stade du professionnalisme une fois ce statut mis en place par la fédération. En homme d'affaires convaincu, il croit dur comme fer dans le football. A cet effet, il a déjà lancé les travaux d'un complexe sportif privé comprenant un hôtel, un terrain de football et d'autres installations sportives. A côté des infrastructures, il n'oublie cependant pas de préparer la relève en créant deux équipes de minimes, deux équipes de cadets, une équipe de juniors ainsi qu'une équipe féminine. La pérennité de son équipe est son principal objectif. «Rien ne presse, nous attendons l'ouverture du nouveau grand terrain de Marrakech afin de monter en première division» pour répondre, un brin ironique, à ceux qui tentent de le chambrer. A l'approche de la fin des matches aller, son équipe vient de connaître deux défaites consécutives et occupe la 14e place mais il n'en a cure. Il sait qu'il est en train de faire l'apprentissage des rouages du football. Des rouages qui n'ont plus aucun rapport avec le premier défi qui lui a été lancé par son ami il y a de cela bientôt 7ans.