Contrairement à l'idée reçue que l'Afrique est financée par l'aide étrangère, un rapport a démontré que c'est l'Afrique qui finance le reste du monde. Les sorties illicites de capitaux a été évaluée entre 597 milliards et 1 400 milliards de dollars US, entre 1980 et 2009, après ajustement des transferts nets enregistrés pour les flux financiers sortants frauduleux. Pour Mthuli Ncube, économiste en chef et vice-président de la BAD, « la fuite des ressources hors de l'Afrique au cours des trente dernières années – quasi l'équivalent du PIB actuel de l'Afrique – freine le décollage du continent ». Selon Raymond Baker, directeur du centre de recherche et de défense GFI, basé à Washington, «l'idée reçue a toujours été que l'Occident injecte de l'argent en Afrique, grâce à l'aide étrangère et aux autres flux de capitaux du secteur privé, sans recevoir grand-chose en retour. Notre rapport inverse le raisonnement : l'Afrique est en situation de créancier net par rapport au reste du monde depuis des décennies ». Voilà qui rétablit bien les choses. L'étude a été réalisée par une équipe mixte, composée de l'économiste en chef de GFI, Dev Kar, de l'économiste Sarah Freitas, ainsi que de deux économistes de la BAD, Jennifer Mbabazi Moyo et Guirane Samba Ndiaye,. Elle constate que les flux financiers cumulés sortis de façon illicite d'Afrique en 30 ans, sont de l'ordre de 1 200 milliards à 1 300 milliards de dollars EU en termes réels. Les flux nets cumulés enregistrés sur la même période paraissent bien insignifiants à côté de ces fuites de capitaux illicites non enregistrés. Les flux nets cumulés ayant quitté l'Afrique entre 1980 et 2009 varient entre 597 milliards et 1 400 milliards de dollars EU.