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Le délire coréen embarrasse Pékin
Publié dans L'observateur du Maroc le 02 - 05 - 2013

Les provocations de la Corée du Nord – qui surviennent lors de chaque manoeuvre militaire américano-sud coréenne conjointesont aussi vieilles que le régime communiste totalitaire et dynastique extravagant qui y règne. Depuis plus de deux mois, les promesses de ce pays, l'un des plus pauvres et les plus militarisés de la planète, d'entrer en guerre contre son voisin la Corée du Sud, le Japon et même les Etats-Unis ont un parfum de déjà vu. Même si elles atteignent des sommets : rejet de l'armistice de 1953 qui a mis fin à la guerre de Corée ; vidéos de propagande montrant la Maison Blanche et le Congrès en flammes ; noms d'oiseaux adressés aux sudcoréens ces «pauvres crétins» et à leurs dirigeants «du chiendent à arracher» ; cyber-attaques contre Séoul ; annonce du redémarrage de la centrale nucléaire de Yongbyon, arrêtée en 2007 ; interdiction aux employés sud-coréens d'entrer dans le complexe industriel de Kaesong, dernier vestige de la coopération entre les deux pays situé à l'intérieur de la Corée du nord où 120 sociétés du Sud emploient 53 000 ouvriers du Nord... Champion du bluff Là où c'est plus grave, c'est quand Pyongyang qui s'est lancé dans la course à l'atome depuis les années 80, pousse la provocation jusqu'à faire des essais nucléaires – le troisième, condamné par le Conseil de Sécurité de l'ONU a eu lieu d'attaques nucléaires.
Ces fanfaronnades obéissent avant tout à un agenda interne du nouveau et jeune dirigeant Kim Jong-un, le fils du président Kim Jong-il et le neveu de Kim Il-sung, le père de la patrie fondateur de la dynastie. Grand admirateur de Mickey et de dessins animés, Kim Jong-un s'est lancé dans cette escalade pour deux raisons majeures : d'une part consolider son pouvoir à l'intérieur du pays et se donner la stature d'un chef de guerre auprès des généraux de la vieille garde militaire ; d'autre part montrer au nouveau président chinois Xi Jinping que la Corée du nord a toujours les moyens de faire chanter Pékin en menaçant de déstabiliser toute la région. Certes, Kim Jong-un ne fait que suivre l'exemple de son père, champion du bluff pour obtenir une aide alimentaire, des livraisons de pétrole, des devises ou plus de reconnaissance sur la scène internationale. Le problème, c'est que dans cette zone ultra-sensible, toute tension peut avoir des répercussions mondiales et que nul ne peut exclure l'incident ou la provocation de trop qui mettrait le feu aux poudres.
Personne n'a intérêt à la disparition du régime Bien sûr, la technologie nucléaire apparaît pour l'essentiel comme une monnaie d'échange pour Pyongyang. La Corée du nord n'est en outre pas en mesure de gagner une guerre même si ses dirigeants ont toujours accordé la priorité du ravitaillement à l'armée au détriment d'une population qui meurt de faim et ne survit que par l'aide alimentaire du grand allié chinois et de la communauté internationale depuis la famine des années 90 qui a fait plus de deux millions de morts, soit près de 10% de la population. Pyongyang pourrait néanmoins infliger de gros dégâts à son voisin du sud, voire même au Japon grâce à ses missiles à courte et moyenne portée. Et Kim Jung-un peut avoir la tentation du «rien à perdre» même si une telle fuite en avant serait suicidaire. C'est la raison pour laquelle la Corée du Sud et Washington – qui tente de laisser une porte de sortie à Pyongyang – ne peuvent se payer le luxe de baisser la garde. D'autant que le régime de Pyongyang est d'une certaine manière «protégé» par le fait que personne n'a intérêt à sa disparition à court terme. Il permet à Washington de légitimer sa présence militaire au sud et plus généralement dans toute la zone.
Le Japon n'est pas très enthousiaste à l'idée d'une Corée réunifiée qui serait un redoutable concurrent. La Corée du sud non plus car la réunification mettrait à mal sa prospérité. Enfin pour le grand (et seul) allié chinois, la Corée du Nord constitue non seulement une mine de ressources naturelles mais aussi une carte politique car Pékin a toujours affirmé pouvoir la contrôler... L'escalade précipite Tokyo et Séoul dans les bras de Washington Le hic, c'est que récemment, les dirigeants de Pyongyang veulent prouver leur indépendance à l'égard du géant chinois. Or leur escalade belliqueuse risque de compromettre l'ambition revendiquée du nouveau président chinois Xi Jinping de promouvoir «le rêve chinois», c'est à dire de reconstruire «la gloire et les frontières» de l'ancien Empire du Milieu. Pékin prétend du coup ouvertement à la souveraineté sur pratiquement toute la mer de Chine méridionale et sur plusieurs îles de la mer de Chine orientale. Cette posture inquiète les pays du sud-est asiatique, du Japon et même de la Corée du sud. Tous, Vietnam compris, réclament une présence navale américaine dans la région pour contrebalancer l'agressivité et l'influence chinoises.
Dans ce contexte, les provocations de Pyongyang – qui inquiètent aussi la Russie – vont à l'encontre de la volonté chinoise d'éloigner les Américains de la zone : elles précipitent en effet Tokyo et Séoul un peu plus dans leurs bras et les conduisent à renforcer leur présence militaire dans la mer du Japon et la mer de Chine Orientale. Le président chinois Xi Jinping doit donc faire face à son premier défi stratégique : prouver qu'il peut ramener le dictateur nord-coréen à la raison ou, dans le cas contraire, affronter une alliance qui, fatalement, se consolidera entre Washington et les états de la région. A l'opposé de son «rêve chinois»


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