Elle raconte que Barack Obama prépare une initiative spectaculaire au Proche-Orient. Ceux qui la rapportent ne sont pas avares de détails. A Jérusalem aussitôt, la presse s'interroge, les partis s'inquiètent, les ultras mobilisent. Depuis son élection, Barack Obama brûle les étapes. Contrairement à tous ses prédécesseurs, il n'a pas attendu d'avoir emménagé à la Maison Blanche pour faire connaître son gouvernement. Le Congrès qui doit entériner ces choix n'y fera pas obstacle : la domination du parti démocrate y est écrasante. Tous se félicitent de cet empressement car la crise économique impose l'urgence. La détermination du président élu, le recours à des personnalités qui ont déjà connu l'épreuve du pouvoir ont dû rassurer les opérateurs économiques : c'est un atout pour la reprise. Est ce que la relance du «Processus de paix» peut obéir au même rythme ? Aux premiers rangs de la future administration, les anciens de l'équipe Clinton ont connu les désillusions d'Oslo. Hillary Clinton fut l'envoyée de son mari à Ramallah, Rahm Emanuel mit en scène la poignée de main entre Arafat et Rabin, James Jones dénonça la politique d'Israël envers l'Autorité palestinienne, Robert Gates trouva les moyens de pression sur Israel en lui interdisant de revendre de la technologie militaire à la Chine... Tous ont échoué à forcer les évènements entre 1998 et 2000 quand Bill Clinton cherchait à tout prix à imposer une «solution définitive» au Moyen-Orient. Jusqu'à Z. Brzezinski et B. Scowcroft devenus les bêtes noires du lobby pro-israélien mais qui ont été reçus avec déférence par le futur président auquel ils ont répété que la «question palestinienne est le plus grand défi au Moyen-Orient...» C'est dans ce contexte qu'il faut replacer les provocations auxquelles les colons d'Hebron se sont livrés cette semaine. Ils défient la Cour suprême israélienne qui a ordonné leur expulsion et le gouvernement Olmert qui n'ose pas les affronter. Mais les violences de ces enragés sont d'abord une mise en garde à la nouvelle équipe américaine. Prêts au pire, pour s'opposer à la relance de négociations de paix.