Evènement Les investisseurs semblent désormais faire peu de cas des grandes analyses économiques. Ce qui importe pour eux, c'est un cadre propice pour fructifier leurs investissements. Le reste n'est que supputations. La première édition de la World Investment Conference (WIC) de l'Afrique du Nord a eu lieu, du 20 au 22 mars à Marrakech. Organisé en partenariat avec l'Agence marocaine de développement des investissements (AMDI), cet évènement a réuni quelque 300 spécialistes et décideurs venus d'une vingtaine de pays. Par leur présence, ces participants ont confirmé leur intérêt pour « l'attractivité du Moyen Orient et de l'Afrique du Nord en termes d'investissements directs étrangers (IDE) », thème central de la conférence. Dans les discussions plénières, comme dans les ateliers thématiques, se sont succédés à la tribune des membres de think tank de prestige : Emmanuel Noutary, du réseau Anima Investment, une plateforme multi-pays de développement économique de la Méditerranée; Dr. Frédéric Blanc qui dirige le réseau euro-méditerranéen FEMISE; Radhi Meddeb, premier responsable du réseau euro-méditerranéen Ipemed et son directeur et fondateur Jean-Louis Guigou ainsi que Jean-Michel Caye qui dirige The Boston Consulting Group. Contrairement aux décideurs, nombreux, qui ont pris la parole à l'occasion pour exprimer leur détermination à aller de l'avant et donc à continuer à investir, la plupart des analystes se sont focalisés sur la crise et ses conséquences. A entendre certains, le monde des affaires tomberait dans un mortel pessimisme. Par ailleurs, beaucoup a été dit sur la coopération Nord-Sud. Là-dessus, les intervenants ont réitéré l'espoir de voir l'Union du grand Maghreb devenir une réalité. Sans quoi, la région continuera à perdre des points importants de croissance. Il était aussi question de la coopération Sud-Sud et du positionnement du Maroc comme un véritable hub pour les investissements en Afrique. Même si l'économiste Jean-Pierre Chauffour, de la Banque Mondiale, a considéré que le terme hub a été quelque peu galvaudé, il n'en demeure pas moins que le Royaume, de l'avis de différents décideurs, peut prétendre à ce « statut ». Sa position géographique l'y aide, mais ce n'est pas son seul atout. L'émergence économique, notamment dans les métiers mondiaux du Royaume, en plus de l'industrialisation en cours dans les zones offshore sont aussi des facteurs qui jouent en sa faveur. S'y ajoutent les réussites, désormais connues et reconnues, enregistrées par des entreprises marocaines dans différentes contrées africaines. Ismaïl Douiri, directeur général d'Attijariwafa bank, était présent au WIC et a pu en témoigner. Ses messages étaient positifs, tout le contraire de ceux véhiculés par les pessimistes Paru dans le n°210 de L'Observateur du Maroc